La Bourse de Paris a connu une séance euphorique jeudi et a terminé sur un bond de 6,28%, soulagée par l'accord européen destiné à remettre la Grèce sur les rails et à sauver la zone euro.
Le CAC 40 a pris 199 points à 3.368,62 points, dans un volume d'échanges fourni de 5,630 milliards d'euros. Les valeurs bancaires se sont envolées et ont gagné autour de 20%.
Le marché parisien a accéléré le rythme au fil de la journée, avant de se stabiliser dans l'après-midi, après un PIB américain solide au troisième trimestre et l'ouverture en hausse de Wall Street.
Les investisseurs n'ont pas masqué leur enthousiasme à propos des mesures dévoilées tôt jeudi matin à l'issue d'un sommet exceptionnel à Bruxelles et destinées à régler la crise en zone euro.
"Cela correspond vraiment à un soulagement après un climat anxiogène la semaine dernière. Il y a un cadre validé par les dirigeants européens. Pour le moment, c'est ce que voulait entendre le marché", commente Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
Pour le gérant, à l'instar de nombreux analystes, l'accord n'est toutefois pas exempt de zones d'ombres sur des points particuliers.
L'accord prévoit que les banques renoncent à 50% de leurs créances sur la Grèce, soit cent milliards d'euros. Les établissements auront besoin en retour de 106 milliards d'euros en capital d'ici juin 2012.
Par ailleurs, les responsables européens ont décidé de démultiplier la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF), la portant à 1.000 milliards d'euros dans un premier temps, un montant destiné à éviter la contagion de la crise à d'autres pays fragiles.
Le secteur financier a été plébiscité par les investisseurs, à l'image de BNP Paribas (+16,92% à 35,13 euros), Crédit Agricole (+21,96% à 5,94 euros), Société Générale (+22,54% à 23,00 euros) et Axa (+14,71% à 12,48 euros).
La décote "sera certainement intégrée dans les comptes du troisième trimestre" par les banques françaises, a indiqué le président de la Fédération bancaire française (FBF) Frédéric Oudéa.