
Wall Street a fini jeudi sans direction, soutenue par de bons indicateurs confirmant que l'économie américaine progresse, mais est restée tributaire des aléas en Europe: le Dow Jones a pris 0,32%, le Nasdaq a cédé 0,21%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 37,16 points à 11.541,78 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, abandonnait 5,42 points à 2.598,62 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est valorisé de 0,46% (5,51 points) à 1.215,39 points.
"Le marché a réalisé une belle performance aujourd'hui, toutes choses égales par ailleurs", a commenté Mace Blicksilver, directeur du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management.
"On a eu des indicateurs encourageants aux Etats-Unis et ça a donné un peu de baume au coeur", a-t-il dit.
Le mouvement de baisse des nouvelles inscriptions au chômage entamé à la mi-septembre a notamment été confirmé. Ces inscriptions ont encore reculé de 1,5% par rapport à la période du 9 au 15 octobre.
Surtout, la place new-yorkaise a accueilli avec satisfaction l'indice de Philadelphie de la banque centrale américaine (Fed) qui a souligné que l'activité manufacturière de cette région du nord-est des Etats Unis repartait à la hausse en octobre après deux mois de baisse.
Pour les économistes de Nomura, "si le rythme se maintient, le ralentissement de l'été devrait arriver à son terme. Nous allons passer en territoire positif".
Mais Wall Street a continué à évoluer au rythme des développements en zone euro.
Les investisseurs "émettent des doutes quant à la possibilité de trouver un accord pour résoudre la crise de la dette, alors que le Grèce connaît des manifestations de plus en plus fortes", a noté Scott Marcouiller, de Wells Fargo Advisors.
Les marchés ont toutefois eu du réconfort après l'annonce faite par Paris et Berlin que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s'entretiendront samedi à Bruxelles pour préparer une "réponse globale et ambitieuse" à la crise de la zone euro.
L'Elysée a indiqué que les éléments préparés par le couple franco-allemand seraient adoptés lors d'un second sommet de l'UE, après celui de dimanche à Bruxelles, au plus tard mercredi.
"Espérons que les Européens vont enfin aboutir à une solution décisive... le monde retient son souffle", a commenté Hugh Johnson, PDG du cabinet de gestion d'actifs Hugh Johnson Advisors. "Si l'Europe ne parvient pas à contenir la crise, l'économie américaine sera vite contaminée".
Après avoir été fortement pénalisées en séance, les valeurs financières ont bien terminé la séance. Bank of America a pris 1,09% à 6,47 dollars, Citigroup 2,35% à 30,08 dollars et Goldman Sachs 0,07% à 100,86 dollars. Le groupe American Express, qui a publié un bénéfice net au troisième trimestre en hausse de 13% et supérieur aux attentes, a effacé ses pertes et fini à +0,13% à 46,19 dollars.
Mais les valeurs technologiques ont entraîné le Nasdaq à la baisse.
"Les résultats d'Apple ont été décevants et ça continue à peser. En outre, les valeurs technologiques sont très solides et c'est là que les profits peuvent être engrangés. Donc les investisseurs vendent", a expliqué M. Blicksilver.
L'action de la marque à la pomme s'est maintenue sous les 400 dollars, terminant à 395,31 dollars, en recul de 0,83%.
Microsoft a lâché 0,33% à 27,04 dollars. Le groupe informatique a publié ses résultats et fait état d'un bénéfice net en hausse de 6% et conforme aux attentes.
Après avoir enregistré des résultats trimestriels "record" et supérieurs aux attentes, le numéro un mondial des microprocesseurs, Intel, a perdu 2,60% à 23,61 dollars.
McDonald's a lâché 0,68% à 89,01 dollars, General Electric a pris 0,67% à 16,63 dollars et Verizon 0,13% à 37,10 dollars: ces trois poids-lourds sont les derniers titres du Dow Jones à dévoiler leurs résultats trimestriels, vendredi matin.
Le marché obligataire a évolué à la baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,18% contre 2,159% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,201% contre 3,169%.