Les marchés actions américains devraient ouvrir sur une note mitigée, pénalisés par Apple. Les investisseurs misent néanmoins sur une résolution de la crise de la dette en Europe avec l'élargissement du Fonds européen de stabilité financière. Les opérateurs devraient saluer les résultats globalement supérieurs aux attentes dévoilés par certains géants de Wall Street. Enfin, ils devraient accueillir favorablement les propos rassurants d'un banquier de la Fed sur l'amélioration de l'économie américaine. A 15h15, les futures sur S&P500 gagnent 2 pts mais ceux sur nasdaq 100 reculent de 10,5 pts.
Hier à Wall Street
Indécis à l'ouverture, les marchés actions américains ont finalement terminé en nette hausse, soutenus par le rebond des valeurs financières. Les banques ont en effet publié des résultats globalement meilleurs qu'attendu, à l'image de Bank of America. Le titre de l'établissement américain a d'ailleurs bondi de plus de 10%, dopé par un bénéfice en hausse au troisième trimestre. A contrario, IBM a cédé plus de 4% malgré des résultats en ligne avec les attentes. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 1,58% à 11 577,05 points tandis que le nasdaq composite a gagné 1,63% à 2 657,43 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, le nombre de mises en chantier a progressé de 15% en septembre après un repli de 0,7% en août. En revanche, le nombre de permis de construire a reculé de 5% après une hausse de 4% en août.
Les prix à la consommation ont progressé de 0,3% en septembre, conformément au consensus. Sur un an, la hausse atteint 3,9%. Les économistes attendaient +3,8%. Hors alimentation et énergie, l'inflation ressort à 0,1% contre un consensus de +0,2%. Sur un an, les prix, hors alimentation et énergie, ont progressé de 2%. Les économistes tablaient sur +2,1%.
Le Livre Beige de la Fed sera disponible à 20h.
Les valeurs à suivre
ABBOTT
Abbott Laboratories a publié des résultats supérieurs aux attentes et annoncé sa scission en deux sociétés distinctes. Le premier groupe sera spécialisé dans les médicaments et les biotechnologies tandis que l'autre sera centré sur les appareils médicaux, les diagnostics, les compléments nutritionnels et les médicaments génériques. Le groupe a par ailleurs annoncé avoir provisionné 1,5 milliard de dollars dans ses comptes pour se couvrir contre les conséquences d'une enquête concernant les effets indésirables du Depakote, son traitement destiné aux personnes bipolaires.
APPLE
Contrairement à son habitude, Apple a dévoilé des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et des prévisions plus optimistes que prévu. Le groupe technologique a pâti des ventes décevantes de son iPhone ; ses clients préférant attendre la nouvelle version en vente depuis vendredi dernier. Cette version, dont le lancement a été un succès commercial, devrait soutenir les résultats du trimestre en cours. Au quatrième trimestre, clos fin septembre, le bénéfice net a bondi de 53% à 6,62 milliards de dollars, soit 7,05 dollars par action. Le consensus Thomson Reuters s'élevait à 7,39 dollars.
JUNIPER NETWORKS
Le spécialiste des équipements de réseaux Juniper Networks a présenté des résultats en ligne, mais des perspectives décevantes. Au troisième trimestre, le groupe a réalisé un résultat net de 83,7 millions de dollars, soit 16 cents par action, à comparer avec 134,5 millions de dollars, ou 25 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 28 cents, conformément aux attentes. Le chiffre d'affaires a progressé de 9% à 1,106 milliard de dollars. Les analystes visaient en moyenne 1,07 milliard de dollars.
INTEL
Intel a dévoilé des résultats et des perspectives supérieurs aux attentes grâce à la forte demande en provenance des entreprises. Au troisième trimestre, Intel a réalisé un résultat net en hausse de 17% à 3,5 milliards de dollars, soit 65 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 69 cents, soit 8 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a progressé de 28% à 14,2 milliards de dollars, ce qui est également supérieur aux attentes de Wall Street (13,87 milliards de dollars).
MORGAN STANLEY
Morgan Stanley a publié au titre de son troisième trimestre un bénéfice net de 2,2 milliards de dollars, soit 1,15 dollar par action. L'an dernier, la banque américaine avait dégagé un résultat net de seulement 314 millions de dollars, soit 0,05 dollar par action diluée sur la même période. Les revenus de Morgan Stanley sont ressortis à 9,9 milliards de dollars contre 6,8 milliards de dollars au troisième trimestre 2010. Les analystes attendaient un bénéfice net de 30 cents par action seulement pour 7,42 milliards de dollars de revenus.
UNITED TECHNOLOGIES
United Technologies a annoncé jeudi une hausse de près de 11% de son bénéfice, soutenu par le dynamisme de la demande dans l'aéronautique et les ascenseurs. Le conglomérat américain, qui détient les marques Otis et Pratt & Whitney, a réalisé un bénéfice net de 1,32 milliard de dollars, ou 1,47 dollar par action. Le chiffre d'affaires a progressé de 9% à 14,8 milliards. Les analystes interrogés par FactSet tablaient sur un BPA de 1,44 dollar et sur un chiffre d'affaires de 14,55 milliards. Fort de ces résultats, le géant américain a relevé ses prévisions annuelles.
US BANCORP
US Bancorp a dévoilé un bénéfice net de 1,27 milliard de dollars au troisième trimestre, en hausse de 40%. Rapporté au nombre d'actions, le résultat ressort à 64 cents contre 45 cents l'an dernier sur la même période. C'est mieux qu'attendu par les analystes, qui visaient un résultat net de 62 cents par action. Les recettes de la banque américaine ont progressé de 4,5% à 4,8 milliards de dollars.
YAHOO!
Yahoo! a dévoilé des résultats meilleurs que prévu. Au troisième trimestre, la firme internet a enregistré un bénéfice net en recul de 26% à 293 millions de dollars, soit 23 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice s'est élevé à 21 cents par action, soit 4 cents de mieux qu'attendu. Hors coûts d'acquisition de trafic (recettes reversées aux partenaires publicitaires), le chiffre d'affaires a atteint 1,07 milliard de dollars (-5%), en ligne avec les attentes.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
tier 1 / tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.