Le déficit budgétaire des Etats-Unis a atteint 8,7% du produit intérieur brut américain en 2010-2011, soit 0,3 point de moins que lors de l'exercice précédent, selon l'estimation officielle du Trésor publiée vendredi à Washington.
En termes absolus cependant, le trou des finances publiques s'est légèrement creusé par rapport à l'exercice 2010, de 0,4%, pour atteindre 1.299,2 milliards de dollars, ce qui en fait le deuxième plus gros déficit de l'histoire des Etats-Unis, après celui 1.416 milliards enregistré en 2009.
L'année budgétaire court du 1er octobre au 30 septembre aux Etats-Unis.
"Le déficit de l'exercice 2011 est resté élevé du fait de la persistance des effets de la crise financière de 2008 et 2009, qui mettent à rude épreuve les recettes et les dépenses de l'Etat fédéral", écrit le gouvernement dans un communiqué commun au Trésor et à la Maison Blanche.
"La légère augmentation du déficit en termes nominaux par rapport à l'année précédente a été provoqué par une hausse des dépenses dont les effets ont été presque compensés par celle des recettes", ajoute le texte.
Les recettes de l'Etat fédéral ont augmenté de 6,5% par rapport à 2010, pour atteindre 2.302,5 milliards de dollars, soit 15,4% du PIB (contre 15,1% un an plus tôt), indiquent les chiffres du Trésor.
Les dépenses ont augmenté de 4,2% et se sont élevées à 3.601,1 milliards de dollars, soit 24,1% du PIB, ratio identique à celui de l'année précédente.
Du côté des recettes, la collecte de l'impôt sur le revenu a augmenté de 21,5% et a rapporté plus de 1.091 milliards de dollars. Les recettes de la sécurité sociale et la collecte de l'impôt sur les sociétés ont en revanche reculé de plus de 5%, à environ 815 milliards et 181 milliards respectivement.
Du côté des dépenses, le plus gros poste a été celui de l'assurance-retraite (près de 731 milliards de dollars), en hausse de 3,4%, devant la défense nationale (708 milliards de dollars, en hausse de 15%), l'assurance-chômage (602 milliards, en baisse de 3,3%), le Medicare, l'assurance santé des aînés (près de 485 milliards de dollars, en hausse de 5,3%).
Par comparaison, les dépenses pour l'éducation n'ont représenté que 97.986 milliards de dollars, soit 23% de moins qu'en 2010, et celles pour la science ont baissé également, de 2,3%, pour s'établir à environ 30 milliards de dollars.
Selon les chiffres du Trésor, les intérêts payés par les Etats-Unis sur leur dette ont augmenté de 9,7% en 2011 pour atteindre 454 milliards de dollars, mais une grosse partie de ces intérêts correspond à des versements que l'Etat se fait à lui-même puisqu'ils vont aux caisses de retraite et d'assurance maladie.
Le Trésor préfère mettre en avant le montant des intérêts nets payés par l'Etat (qui ne tient pas compte de ceux que l'Etat se verse à lui-même ni de ceux qu'il perçoit au titre de ses placements). Ce chiffre net s'est établi à 227 milliards de dollars en 2011, en hausse de 15,7% par rapport à l'exercice précédent.
Selon les données disponibles sur le site internet du Trésor, la dette publique américaine atteignait 14.790 milliards de dollars à la fin de l'exercice 2011, soit 9% de plus qu'un an plus tôt, et équivalait à environ 99% du PIB américain.
Ces chiffres ne tiennent pas compte de la dette contractée par les organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac, nationalisés en 2008, et qui s'élevait fin juin à près de 5.400 milliards de dollars.