Citigroup a abaissé sa recommandation d'Acheter à Vendre et son objectif de cours de 6,73 euros à 4,80 euros sur STMicroelectronics dans le cadre d'une étude consacrée aux valeurs technologiques européennes. Le broker anticipe la poursuite de la sous-performance de l'action car la co-entreprise ST-Ericsson devrait continuer à être confrontée à des problèmes substantiels pour stabiliser son chiffre d'affaires et réduire ses pertes. Ce qui pèsera sur la marge opérationnelle du groupe, qui sera très faible.
Le bureau d'études souligne la faiblesse de la visibilité sur le marché des smartphones de moyenne gamme. Il estime que dans un monde des téléphones portables où les parts de marché connaissent des mouvements tectoniques, les engagements des clients et les relations historiques pourraient ne plus être un critère clé pour les fournisseurs. Selon Citigroup, la concurrence intense dans les principaux marchés du mobile devrait rendre plus difficile l'atteinte du point mort.
Concernant les autres activités du groupe, l'analyste explique que STM est confronté à une réduction des stocks des distributeurs, qui pourrait durer jusqu'au premier trimestre 2012. Ces activités sont toutefois saines d'un point de vue fondamental.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- STMicro est le leader européen des semi-conducteurs et bénéficie de bonnes positions concurrentielles dans le monde, avec une cinquième place mondiale ;
- Ses ventes sont réparties de manière relativement équilibrée entre ses cinq secteurs d'activité ;
- STMicro est l'une des entreprises les plus innovantes de son marché ;
- La société est leader mondial dans le domaine des microsystèmes électromécaniques (Mems). Ces capteurs de mouvement sont en plein boom dans les produits grand public ;
- Le secteur est porté par la demande chinoise ainsi que par le développement des smartphones, des écrans tactiles et autres « netbooks » ;
- La situation financière de STMicro est saine.
Les points faibles de la valeur
- Les investisseurs peinent à croire au redressement, échaudés par plusieurs déceptions successives sur le titre ;
- Les perspectives de redressement de ST-Ericsson, toujours pénalisées par la santé de Nokia notamment, sont toujours aussi floues. Le nouvel avertissement sur résultats de cette filiale, fin juin, a une nouvelle fois pesé sur le parcours boursier de STMicro ;
- L'activité de STMicro reste très dépendante de l'état des secteurs automobile, informatique, industriel et grand public, qui sont très cycliques ;
- La rentabilité de la société est inférieure à celle des autres poids lourds du secteur. Elle pâtit d'une structure de coûts fixes importante, notamment en Europe.
Comment suivre la valeur
- Le secteur est très cyclique ;
- Texas Instruments est le principal comparable boursier. Les commentaires de l'Américain sont donc très suivis ;
- La santé de Nokia est également très suivie puisque le finlandais représente 10% à 15% du CA. Or, Nokia subit actuellement de plein fouet la concurrence asiatique dans la téléphonie mobile ;
- Les fluctuations du cours du dollar sont à surveiller ;
- Le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur car plus ce niveau est élevé plus la demande sera faible et plus les capacités de production sont excédentaires ;
- Le succès des nouveaux produits influera sur l'amélioration régulière des performances financières du groupe ;
- La société souhaite s'ouvrir à de nouveaux segments de marché comme ceux de l'énergie (produits pour consommer moins) et de la santé ;
- La structure de l'actionnariat est à suivre. Le FSI a racheté fin 2010 à Areva sa part au capital de STMicro.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Le succès des tablettes tactiles ne se dément pas. Fin août 2011, l'iPad d'Apple s'était vendu à 30 millions d'exemplaires en un peu plus d'un an à travers le monde. En 2011, les ventes pourraient atteindre 44 millions. Globalement, en dépit de ventes plutôt décevantes au premier trimestre 2011, avec 7,2 millions d'unités (-28% par rapport au dernier trimestre 2010), le cabinet IDC a relevé ses estimations pour 2011. Il prévoit désormais que 53,5 millions de tablettes devraient être commercialisées dans le monde, contre une prévision initiale de 50,4 millions. Les acteurs ne s'y trompent pas et multiplient les lancements dans ce domaine. Durant l'IFA de Berlin, le Salon européen de l'électronique grand public qui a ouvert ses portes début septembre, les tablettes ont dominé les annonces. Sony a dévoilé ses premières tablettes tactiles, la S et la P. Samsung et Toshiba ont présenté de nouveaux modèles. Le constructeur informatique taîwanais Asus investit ce segment avec réussite grâce au positionnement accessible de l'EePad Transformer.