Les Premiers ministres tchèque et bulgare Petr Necas et Boïko Borissov ont fustigé mardi à Prague une "indiscipline" budgétaire de certains pays de l'UE, soulignant que l'entrée des deux pays dans la zone euro n'était pas à l'ordre du jour.
"Les gouvernements tchèque et bulgare refusent absolument de fixer une date pour l'adhésion à la zone euro, entre autres parce que nul ne sait quel sera son développement ultérieur", a déclaré M. Necas devant la presse.
"Nous voyons tous que l'Union monétaire est en train de se transformer en une union de transferts, voire une union de la dette", a-t-il insisté.
Premier ministre depuis 2010, M. Necas avait engagé d'importantes réformes économiques en vue d'assainir les finances publiques tchèques, s'attirant ainsi les éloges de l'agence de notation Standard & Poor's qui a récemment relevé de deux crans la note de la dette à long terme du pays, à "AA-" contre "A" précédemment.
Selon M. Borissov, l'entrée dans la zone euro n'est plus un objectif pour son pays, mais "quelque chose que nous observons prudemment car nous ne savons pas comment ces processus vont se développer".
La République tchèque et la Bulgarie s'étaient engagées avec leur adhésion à l'UE, respectivement en 2004 et 2007, à adopter l'euro mais sont devenues réticentes en réaction à l'actuelle crise de la monnaie commune.
Ni Prague ni Sofia n'ont pour l'instant fixé de date pour l'adoption de l'euro.
Très critique face aux membres endettés de la zone euro, M. Borissov a conseillé à ceux-ci de réduire les salaires et les retraites à leur niveau actuel en Bulgarie.
"Nous voudrions aussi que les retraités bulgares reçoivent une pension de vieillesse de 2.000 euros par mois. Ils le mériteraient bien mais ceci entraînerait un déficit budgétaire et des problèmes avec le Fonds monétaire international", a noté le Premier ministre bulgare.
"Notre position est catégorique: personne n'est obligé de prendre l'argent de ses contribuables pour le verser à celui qui n'est pas discipliné", a-t-il ajouté.
"Que les Etats ne dépensent que ce qu'ils gagnent", a insisté M. Borissov.