La Bourse de Paris devrait ouvrir en nette baisse mardi, dans le sillage des marchés asiatiques, refroidie au lendemain de la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui ont de nouveau reporté toute décision sur le sauvetage de la Grèce.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 1,62% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Lundi, l'indice parisien a cédé 1,85%. La Bourse de New York a fini au plus bas depuis plus d'un an: le Dow Jones a perdu 2,36% et le Nasdaq 3,29%.
"Les responsables européens ont une fois de plus été incapables, malgré l'urgence, de prendre des mesures concrètes, se contentant de simples réflexions", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Les ministres des Finances de la zone euro, réunis la veille au soir à Luxembourg, ont reporté leur décision sur la prochaine tranche d'aide qui doit être octroyée à Athènes pour lui éviter la faillite.
L'Eurogroupe a en revanche demandé à la Grèce d'accepter des mesures d'austérité supplémentaires pour 2013 et 2014, allant au-delà de celles qui viennent d'être annoncées pour cette année et la prochaine.
Il réfléchit aussi à accroître la force de frappe de son Fonds de secours pour pays en difficulté (FESF), mais sans augmenter son volume. Un des moyens envisagés serait de recourir à l'effet de levier, un mécanisme financier fondé sur l'endettement afin de démultiplier sa capacité d'action.
Seule avancée concrète : le deuxième plan d'aide à la Grèce, de 109 milliards d'euros, promis le 21 juillet, a vu tomber un obstacle à sa mise en place. Les membres de la zone euro sont parvenus après des semaines d'atermoiements à un compromis sur les garanties demandées à Athènes par la Finlande.
Ce nouveau plan pourrait en outre être modifié de manière à y faire participer davantage les banques, qui subiraient une décote plus importante que les 21% envisagés jusqu'ici sur leurs créances grecques.
Ces annonces restaient insuffisantes aux yeux des investisseurs. Les Bourses asiatiques évoluaient en nette baisse mardi matin et l'euro poursuivait son recul, chutant à son plus bas niveau en dix ans face au yen.
Le marché suivra ce mardi la réunion à partir de 09H00 des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne. Aucune annonce majeure n'est attendue lors de cette rencontre destinée essentiellement à préparer le sommet entre les ministres des Finances des pays du G20 prévue du 13 au 16 octobre.
Peu de statistiques macroéconomiques sont attendues cette séance. Seront publiés, en zone euro, les prix à la production industrielle en août et, aux Etats-Unis, les commandes industrielles pour la même période.
VALEURS A SUIVRE
Le secteur bancaire sera une fois de plus en ligne de mire.
DEXIA, qui semble aller tout droit vers un démantèlement, sera particulièrement suivi. A l'issue d'un conseil d'administration marathon de six heures lundi soir, la banque franco-belge a laissé présager un nouveau virage stratégique, ouvrant la voie à de nouvelles cessions et alliances pour résoudre ses "problèmes structurels".
RENAULT: le PDG du constructeur, Carlos Ghosn, doit annoncer cette semaine des investissements au Brésil à hauteur de 200 millions d'euros pour augmenter les capacités de Renault et de 1,1 milliard d'euros pour une nouvelle usine Nissan, affirme La Tribune.
GDF SUEZ a finalisé la vente de ses actifs de distribution de gaz naturel en Italie au consortium constitué par le fonds italien F2i, Axa Private Equity et Enel Distribution, pour une valeur d'entreprise de 772 millions d'euros.
GROUPE VERMANDOISE: la société coopérative Cristal Union (Daddy) a signé un "accord d'exclusivité" pour l'acquisition de la société sucrière pour "près d'un milliard d'euros".
NATUREX, spécialiste des ingrédients naturels d'origine végétale, va lancer une augmentation de capital de 49,3 millions d'euros destinée à financer des acquisitions et accroître son flottant boursier.