(AOF / Funds) - "La France a présenté aujourd'hui son projet de loi de finance pour espérer atteindre les 4,5% de déficit fin 2012. Si les hypothèses de croissance d'ici 2015 semblent raisonnables, le maintien d'un objectif 2012 toujours à 1,75% va sans doute devoir être revu à la baisse... et, donc, les dépenses publiques à proportion, pour tenir l'objectif central de rentrer dans les clous des 3% d'ici 2013. Dans ce contexte, le programme de financement pour l'année prochaine contient peu de surprises", note Jean Francois Robin de Natixis.
"L'AFT émettra donc 179 milliards de papiers à moyen et long terme (BTAN et OAT) l'année prochaine."
"Le Trésor émettra ainsi 5 milliards de moins qu'en 2011 grâce à la réduction du déficit qui fait plus que compenser des tombées qui sont elles pourtant en hausse de près de 12 milliards par rapport à cette année (95 milliards) avec notamment le remboursement des OAT 2012. Les tombées seront classiquement concentrées sur les mois d'avril, juillet, octobre et décembre 2012 avec 56,1 milliards d'OAT (+7,4 milliards par rapport à 2011) arrivant à échéance et 43 milliards de BTAN (-3 milliards)."
"En incluant les BTF, l'AFT empruntera au total 182 milliards en 2012, contre 191 milliards en 2011. L'encours de T-bills qui avait déjà été réduit de 27 milliards en 2010 sera réduit finalement de 4,4 milliards en 2011 (en septembre le stock prévu dans le PLF était inchangé) et de 1,1 milliard en 2012. On peut imaginer que la répartition (annoncée en décembre) sera assez similaire à celle de cette année, soit 46% de MT, 48% de LT et seulement 7% d'indexées. La duration de la dette devrait continuer d'augmenter légèrement (7 ans et 78 jours à fin juillet contre 6 ans et 246 jours début 2010)."
"Au niveau des buy backs, après une année 2012 exceptionnelle, où les excédents de trésorerie avaient permis de racheter 26 milliards, le Trésor à fin juillet (dernières données disponibles) avait racheté un honorable 15 milliards à comparer aux 14 milliards rachetés en 2009 ou 2 milliards en 2008. On peut imaginer qu'au final le montant de rachats ne sera pas si éloigné de celui de 2010, ce qui diminue d'autant les tombées à refinancer en 2012 (-12 milliards à fin juillet sur les échéances 2012)."
"Ceci est doublement intéressant en ce que cela permet de diminuer le stock de dette et de rallonger la maturité moyenne de la dette. De plus c'est de bonne gestion que d'émettre à bas coût (en 2011 le coût de financement moyen des BTAN/OAT est de 2%) et de racheter des dettes à coupons plus élevés plutôt que de réduire les émissions..."