La Bourse de Paris bondissait de plus de 4% mardi après-midi, dopée par l'envolée des valeurs bancaires dans un marché qui veut croire à des actions politiques pour contrer la crise en zone euro.
A 16H06 (14H06 GMT), le CAC 40 prenait 4,26% soit 121,78 points à 2.981,12 points, dans un volume d'échanges de 2,305 milliards d'euros.
Il se dirigeait vers une troisième séance de hausse consécutive et s'approchait des 3.000 points, seuil qu'il n'a pas atteint depuis le 16 septembre.
La tendance n'a pas été modifiée après deux indicateurs américains. Les prix des logements aux Etats-Unis sont ressortis stables en juillet et le moral des ménages quasi inchangés en septembre. Wall Street était lui en hausse dans les premiers échanges.
"Les craintes des opérateurs d'une nouvelle récession et d'un éclatement de la zone euro semblent donc s'éloigner temporairement au profit de rumeurs quant à la volonté des dirigeants européens de renforcer le pouvoir financier du FESF", le Fonds de secours européen, résume les analystes de Saxo Banque.
Depuis l'ouverture, les marchés étaient portés par l'espoir d'une intervention des dirigeants politiques afin de muscler le Fonds de secours européen (FESF) afin d'accroître sa force de frappe.
Selon une source gouvernementale française, des "décisions fortes sur la Grèce et les banques" pourraient être prises après l'adoption attendue jeudi du plan de sauvetage européen du 21 juillet par le parlement allemand.
Ces hypothèses donnaient une bouffée d'air frais boursier au secteur bancaire, qui n'a cessé depuis plusieurs jours d'être attaqué sur des craintes quant à son exposition à la crise de la dette en zone euro.
BNP Paribas prenait 13,26% à 29,82 euros, Crédit Agricole 9,07% à 5,03 euros et Société Générale 13,68% à 19,95 euros. La veille, ces valeurs avaient déjà bénéficé de rumeurs évoquant leur recapitalisation.
Axa gagnait de son côté 9,61% à 9,84 euros.
Plusieurs analystes préviennent toutefois que l'embellie pourrait être de courte durée, tant les responsables européens semblent divisés sur les remèdes à administrer à la zone euro.
"Déjà l'idée d'augmenter la taille du FESF connaît une forte opposition, alors rajouter un levier, qui nécessiterait sans doute un nouveau vote des différents parlements nationaux, s'annonce difficile", commentent les économistes du courtier Aurel BGC.
La ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado a elle déclaré qu'un relèvement à 2.000 milliards d'euros des capacités du FESF, comme l'évoquent certaines rumeurs, "n'était pas sur la table" tandis que le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a qualifié mardi d'"idée stupide" l'hypothèse d'un renflouement du FESF.
Par ailleurs, alors que les marchés s'interrogent sur les capacités de la Grèce à faire face à ses engagements, le ministre des Finances du pays a déclaré que la sixième tranche du prêt international sera versée "à temps, courant octobre".