La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse mardi et le secteur bancaire pourrait être à nouveau très chahuté au lendemain de la dégradation de la note de l'Italie par Standard and Poor's, qui ravive les craintes des investisseurs sur les risques de contagion de la crise de la dette en zone euro.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 0,56% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Lundi, l'indice parisien a perdu 3,00% et, à Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,94% tandis que le Nasdaq abandonnait 0,36%.
"On ne laisse aucun répit au marché: la Grèce est plus que jamais en danger et l'Italie est à son tour au coeur de la tempête, preuve que les risques de contagion sont loin d'être écartés", souligne un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a abaissé lundi d'un cran, de "A+" à "A", la note de l'Italie, en raison des faibles perspectives de croissance, qui vont compliquer la réduction du déficit et de la dette, et de la fragilité de la majorité de Silvio Berlusconi.
Cette dégradation intervient moins d'une semaine après l'adoption par le Parlement d'un plan d'austérité draconien de 54,2 milliards d'euros devant permettre au pays de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013 et de réduire sa dette colossale (120% du produit intérieur brut).
Standard and Poor's est la première agence à dégrader la note de l'Italie qui n'avait jamais été abaissée depuis le début de la crise de la dette.
Cette mauvaise nouvelle intervient dans un climat particulièrement pesant après l'échec de la réunion ce week-end des ministres européens des Finances qui ne sont pas parvenus à s'accorder sur l'octroi d'un nouveau prêt à la Grèce, toujours sous la menace d'un défaut de paiement.
A Athènes, après une première téléconférence lundi soir, un nouveau rendez-vous entre le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos et les représentants de la "troïka" des créanciers du pays --Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international-- a été fixé à mardi soir, ce qui suggère que les parties ne sont pas parvenues à un accord.
De leur verdict dépend le versement en octobre --vital pour la Grèce-- d'une tranche de 8 milliards d'euros venant du prêt consenti l'an dernier au pays par la zone euro et le FMI.
Malgré la nervosité des marchés, aucune annonce officielle n'est attendue à l'issue des discussions.
Les maigres espoirs de relance du marché, inquiet du ralentissement économique qui frappe les Etats-Unis et l'Europe, sont désormais placés dans la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui débute ce mardi et se prolonge jusqu'à mercredi.
"Les débats resteront vifs", préviennent les analystes du courtier Aurel BGC.
"L'activité reste molle (aux Etats-Unis), mais, il n'est pas (encore ?) possible de parler de récession. Faut-il adopter des mesures supplémentaires de soutien ou attendre éventuellement un nouveau plan de relance pour stimuler la croissance ?", s'interrogent-il.
De l'avis de la plupart des experts, la Fed pourrait décider de convertir une partie des obligations d'Etat américaines à court terme qu'elle détient en titres du Trésor à plus long terme.
Le secteur bancaire sera une fois de plus en ligne de mire. BNP PARIBAS, la banque française la plus exposée à l'Italie notamment via sa filiale Banca Nazionale del Lavoro (BNL), devrait vivre une nouvelle séance difficile. Le cours de son action a déjà lâché 51% depuis le 1er juillet. SOCIETE GENERALE et CREDIT AGRICOLE sont aussi dans la tourmente.
Le groupe allemand Siemens, s'inquiétant de la solvabilité d'une grande banque française, a retiré plus d'un demi-milliard d'euros en liquide détenu dans cet établissement et transféré cette somme à la Banque centrale européenne, affirme de surcroît le Financial Times.