Selon une source de marché, Citigroup a entamé le suivi d'Essilor avec une recommandation Vendre et un objectif de cours de 41 euros. Le broker rappelle que le groupe français est le numéro un mondial de l'optique ophtalmique avec une part de marché mondiale estimée à 30% en volume. Essilor affiche un excellent parcours et une croissance des résultats impressionnante, essentiellement à la faveur d'une stratégie d'acquisition agressive, poursuit le courtier. Aussi, sa recommandation Vendre ne reflète pas les qualités du groupe mais la correction anticipée du titre après sa récente performance.
En effet explique l'analyste, l'action se traite avec un ratio PER à un an de 20. Il estime que ce multiple (signifiant que le groupe vaut 20 fois son bénéfice 2012) est injustifié au regard de la croissance attendue du bénéfice par action de 11,5% en moyenne sur la période 2011-2015. Le broker souligne de plus que cette dernière prévision est fondée sur la poursuite d'acquisitions.
Selon Citigroup, l'objectif de cours de 41 euros correspond à PER 2012 de 15 (le titre se traite 15 fois ses bénéfices 2012), ce qui est en ligne avec le reste du secteur.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Essilor est le leader mondial des verres ophtalmiques ;
- Le potentiel du marché est très important : sur 4 milliards de personnes ayant besoin d'une correction visuelle dans le monde, seul 1,6 milliard la corrige ;
- L'activité du groupe bénéficie également de tendances de long terme avec le vieillissement de la population dans les pays développés et les problèmes visuels qui en résultent ainsi que la croissance des classes moyennes dans les pays émergents ;
- Le groupe dispose aussi d'un portefeuille de produits innovants, dégageant une solide marge opérationnelle d'environ 18% ;
- Le groupe se développe dans le milieu de gamme, segment trois fois plus dynamique que le marché dans son ensemble. Les verres à prix modéré représentent entre 150 et 200 millions de consommateurs par an et sont désormais aussi rentables que ceux haut de gamme ;
- Cette stratégie dans le milieu de gamme va permettre à Essilor de se développer sur les nouveaux marchés émergents, où il accroît ses positions notamment par « maillage » au travers de partenariats ;
- La structure financière, extrêmement solide, procure au groupe une grande flexibilité lui permettant de mener des acquisitions et consolider ses parts de marché.
Les points faibles de la valeur/=
- Le titre, à ses plus hauts historiques, est cher avec un cours qui représente plus de 20 fois les bénéfices attendus sur 2011 ;
- Les investisseurs sont très exigeants sur les perspectives de croissance affichées par la société ;
- Le rendement de l'action est faible, à moins de 2% ;
- Le groupe est soumis aux effets de change car il réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollar ;
- Le groupe est encore peu présent dans les pays émergents. Ils ne représentent que 11% du chiffre d'affaires du groupe alors qu'ils comptent déjà pour les 2/3 de la demande mondiale en volume ;
- L'essor de la chirurgie ophtalmologique (qui concerne pour le moment plutôt les classes les plus aisées) pourrait venir peser sur l'activité des opticiens.
=/Comment suivre la valeur/=
- Apparenté au marché de la santé, la valeur est défensive : l'achat de lunettes, qui est à 90% un acte de renouvellement, peut être reporté mais non annulé ;
- Les acquisitions, notamment dans les pays émergents, sont à surveiller ;
- Le groupe est facilement opéable car il ne possède pas d'actionnaire de référence et près de 91% de ses actions sont détenues par le public.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
En Chine, puis au Bangladesh et au Cambodge, les ouvriers se sont révoltés contre le niveau de leur salaire, qu'ils jugent trop bas. Mi-septembre, au Cambodge, les grèves ont fait suite à la décision du gouvernement et des industriels de légèrement augmenter le salaire minimum pour les ouvriers de l'industrie du vêtement et de la chaussure de 50 à 61 dollars par mois. Or les syndicats réclamaient 93 dollars mensuels. La crise a sensiblement affecté le Cambodge, car ses exportations de textile vers les Etats-Unis et l'Union européenne, ses principaux clients, ont chuté de 23% en 2009. Plus de 90 usines ont fermé leurs portes, quelque 60.000 ouvriers (sur un total de 345.000) se trouvant ainsi au chômage. Craignant la concurrence des pays voisins (Vietnam, Indonésie, Bangladesh), les industriels n'ont toujours pas rétabli le paiement des heures supplémentaires. Selon certains économistes, ce dernier est pourtant essentiel à la survie des ouvriers.