La Bourse de New York chutait vendredi à la mi-journée, dans le sillage des places européennes, n'ayant pas été convaincue par le plan de relance de l'emploi présenté la veille par le président américain Barack Obama: le Dow Jones perdait 2,66% et le Nasdaq 2,12%.
Vers 16H15 GMT, Dow Jones Industrial Average abandonnait 300,08 points à 10.995,73 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 53,56 points à 2.475,58 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 2,51% (-29,79 points) à 1.156,11 points.
La place new-yorkaise avait terminé jeudi en nette baisse: le Dow Jones avait abandonné 1,04%, le Nasdaq 0,78% et le S&P 500 1,06%.
Les reculs de vendredi "proviennent d'un mélange de petites choses", a remarqué à l'AFP Mace Blicksilver, directeur de Marblehead Asset Management à New York, citant notamment "la déception que rien ne soit sorti des discours (du patron de la Réserve fédérale, Ben) Bernanke puis de (Barack) Obama".
Alors que le chômage stagne à des niveaux élevés (9,1%) et que l'économie américaine peine à créer davantage de richesse, Wall Street n'était que peu convaincue par l'"American Jobs Act" (projet de loi pour l'emploi américain) dévoilé par M. Obama.
"Des doutes persistent sur la capacité des élus à s'entendre rapidement", a commenté Andrea Kramer, de Schaeffer Investment Research, en allusion au bras de fer de l'administration démocrate avec l'opposition républicaine, majoritaire à la Chambre des représentants et dotée d'une minorité de blocage au Sénat.
"Le président peut espérer que le Congrès suive son appel à agir promptement, mais il n'en reste pas moins que son discours constitue le début d'un long processus de révision des nombreux points cibles de critiques", ont noté les analystes de Nomura, alors que Wall Street réclame une action rapide.
Quelques heures avant le président américain, c'était le patron de la Fed qui s'était exprimé. Il a indiqué que l'institution est prête à intensifier encore un peu plus son soutien monétaire à la reprise, sans toutefois détailler les modalités d'une éventuelle action.
Comme les Bourses européennes qui ont dévissé lourdement, Wall Street pâtissait également de l'annonce du départ du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemand Jürgen Stark, a relevé Mace Blicksilver. "Ca a eu un effet domino", a-t-il dit.
"Egalement, il y a une certaine nervosité alimentée par l'approche des commémorations du 11-Septembre dix ans après, et les nouvelles menaces d'attentat", a-t-il ajouté.
Le maire de New York Michael Bloomberg a annoncé jeudi soir un renforcement des forces de police à New York, après l'annonce d'une menace "spécifique et crédible, mais pas confirmée".
A deux jours de la commémoration des pires attentats que les Etats-Unis aient jamais connu, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a d'ailleurs ouvert la séance à Wall Street. Les opérateurs présents sur le parquet du New York Stock Exchange (NYSE), situé à une encablure de Ground zero, ont également observé une minute de silence.
Du côté des valeurs, les 30 indices du Dow Jones reculaient.
Texas Instrument grignotait 0,62%, à 25,94 dollars, après la révision à la baisse de ses prévisions sur le troisième trimestre.
Le géant de la restauration rapide, McDonald's, chutait: son titre perdait 4,60%, à 84,53 dollars, après des résultats de vente moins bons qu'attendu.
Les groupes pharmaceutiques Johnson & Johnson et Bayer reculaient respectivement de 2,235% (63,50 dollars) et de 1,94% (53,00), après avoir annoncé un premier avis favorable des autorités américaines pour un produit anticoagulant contre les attaques cardiaques.
Le marché obligataire était en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a atteint son plus bas taux historique, 1,896%, signe que les investisseurs se repliaient sur des actifs ultra-sûrs mais peu rentables. Vers 16h15 GMT, le bon à 10 ans reculait à 1,913% contre 1,986% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,256% contre 3,310% la veille.