La Bourse de Paris s'est offert un rebond mercredi, prenant 3,63% après trois jours de baisse, motivée par des nouvelles rassurantes en zone euro et la perspective d'un plan de soutien à l'emploi aux Etats-Unis.
L'indice CAC 40 a gagné 107,54 points à 3.073,18 points, dans un volume d'échanges de 3,097 milliards d'euros. La veille, il avait cédé 1,13% après avoir déjà enregistré deux lourdes chutes auparavant.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 4,07%, Londres 3,14% et l'Eurostoxx 50 3,42%.
Le marché parisien a repris quelques couleurs, évoluant dans le vert toute la journée et accélérant le rythme dans le sillage de Wall Street, elle-même en forte progression.
"C'est un rebond qui n'est que technique, même si le marché américain montre une certaine solidité. La hausse est assez timide parce qu'on a quand même perdu 10% en trois jours", souligne Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.
Plusieurs nouvelles ont été de nature à rassurer des marchés très inquiets ces derniers jours de la situation économique américaine et de l'aggravation de la crise de la dette en zone euro.
La Cour constitutionnelle allemande a autorisé le principe de plans de sauvetage de pays en difficulté mais a estimé que le parlement national devrait donner son feu vert "au cas par cas pour toute mesure d'aide de grande importance" consentie par le pays.
"Cette décision apporte du soutien aux marchés financiers, puisque le scénario du chaos total a été évité, mais elle ne devrait pas conduire à l'euphorie pour autant", estime Carsten Brzeski, économiste chez ING
Pour M. de Champvallier, ce feu vert n'est pas vraiment une surprise, ajoutant que le principal défi résidera dans le vote au Parlement allemand du plan d'aide à la Grèce.
Toujours en Allemagne, la production de l'industrie a grimpé de 4% sur un mois en juillet, une hausse plus forte que prévu par les analystes (+0,5%).
"Le principal test pour évaluer la résistance de l'économie allemande se situera dans les chiffres pour août", même si le mois de juillet est positif, explique Castern Brzeski.
Les investisseurs se préparaient désormais, outre à la publication du Livre Beige de la Réserve fédérale américaine (20H00), à une journée de jeudi très chargée avec la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et l'annonce de mesures de soutien à l'emploi aux Etats-Unis.
Selon des médias américains, le plan de relance de l'emploi que le président américain Barack Obama doit présenter devrait prévoir l'injection de 300 milliards de dollars dans l'économie, avec un montant équivalent d'économies.
"C'est un montant important et ça devrait être un facteur de soutien" observe M. de Champvallier.
L'ensemble des secteurs a profité du rebond mercredi, en particulier les valeurs bancaires, malmenées ces derniers jours sur des craintes quant à leur exposition à la dette souveraine.
Crédit Agricole a pris 3,20% à 5,75 euros, Natixis 3,89% à 2,54 euros et Société Générale 2,40% à 19,38 euros. BNP Paribas a gagné 6,68% à 31,64 euros après avoir affirmé disposer d'un excédent de liquidités en dollars à court terme.
Les valeurs les plus dépendantes de la conjoncture ont bondi comme le secteur automobile avec Peugeot (+3,52% à 18,54 euros) et Renault (+7,44% à 25,78 euros).
De leur côté, les titres défensifs, moins sensibles aux aléas conjoncturels, ont piétiné, comme Danone (+0,78% à 46,49 euros) et L'Oréal (+0,86% à 72,70 euros).
Enfin, quelques résultats d'entreprises ont été très fraîchement accueillis, dont ceux de bioMérieux (-2,86% à 69,94 euros) et surtout Boiron (-25,28% à 20,10 euros).