La Bourse de Paris devrait encore ouvrir en baisse mardi, poursuivant son repli après avoir lourdement chuté lors des deux dernières séances, dans un marché toujours obnubilé par la crise de la dette en zone euro et la faiblesse de l'économie américaine.
Le contrat à terme sur le CAC 40 perdait 0,88% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Lundi, le marché parisien a débuté la semaine sur une dégringolade de 4,73%, terminant pour la première fois depuis juillet 2009 sous les 3.000 points, à 2.999,54 points. Il avait déjà chuté de 3,59% vendredi.
La séance de mardi sera d'abord marquée par la réouverture de Wall Street, qui était fermée la veille pour cause de jour férié, ce qui n'a toutefois pas pesé sur les volumes de transactions français.
La Bourse de Tokyo a quant à elle fini en forte baisse (-2,21%) mardi, au plus bas depuis deux ans.
"Les inquiétudes en zone euro sont de retour, alors que certaine mesures d'austérité pourraient ne pas suffire, tandis que les chiffres de l'emploi vendredi (aux Etats-Unis) continuent de laisser aux marchés une impression de gueule de bois", commente Cameron Peacock, analyste chez IG Markets.
Les investisseurs sont pris entre les craintes d'une croissance anémique aux Etats-Unis comme le montrent plusieurs indicateurs et la crise de la dette en zone euro qui reste sans solution, d'autant que les analystes s'interrogent sur l'efficacité du second plan d'aide à la Grèce.
Les taux à 2 ans du pays ont d'ailleurs atteint les 50% lundi, signe que les investisseurs tablent sur un possible défaut.
La principale statistique du jour aux Etats-Unis, l'indice ISM d'activité dans les services pour août, publié à 16H00, en dira plus sur l'état de santé de la première économie mondiale.
La semaine dernière, l'ISM dans l'industrie avait positivement surpris les analystes et montré que l'activité manufacturière avait continué de croître en août, contrairement aux attentes.
Pour les économistes d'Aurel BGC, l'ISM dans les services sera analysé par des investisseurs dont l'une des préoccupations majeurs porte "sur la probabilité que les banquiers centraux américains décident dans deux semaines de nouvelles mesures de soutien à l'activité".
Pour le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, les Etats-Unis ne sont pas menacés par un retour en récession, malgré les inquiétudes croissantes sur son économie.
En zone euro, les investisseurs surveilleront la deuxième estimation du PIB pour le deuxième trimestre (à 11H00) et les commandes industrielles en Allemagne pour juillet (à 12H00).
VALEURS A SUIVRE:
Les valeurs bancaires, BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE, NATIXIS et SOCIETE GENERALE, seront surveillées après avoir lourdement chuté lundi. Les banques sont en première ligne des craintes sur la croissance et d'une aggravation de la crise de la dette en zone euro.
ALSTOM a remporté un contrat de 66 millions d'euros auprès du ministère irakien de l'électricité pour construire un poste électrique à très haute tension près de Mossoul (nord de l'Irak).
TECHNIP a annoncé avoir remporté un contrat d'environ 40 millions d'euros auprès du groupe danois Maersk pour la réhabilitation des infrastructures sous-marines du champ Gryphon en mer du Nord.
CASINO va souscrire à laugmentation de capital que va lancer sa filiale colombienne Exito, gardant ainsi le contrôle de la société.
LAGARDERE étudie un programme de rachat d'actions ou le versement d'un dividende exceptionnel, déclare le patron du groupe, Arnaud Lagardère, dans une interview au quotidien économique Les Echos de mardi.
AKKA TECHNOLOGIES a annoncé des résultats semestriels en hausse, mais qui auraient pu être nettement plus brillants si l'entreprise n'avait dû faire face à un fort alourdissement de sa charge d'impôts.
ASSYSTEM a annoncé un bénéfice net de 14,5 millions d'euros au premier semestre, contre 7,3 millions il y a un an, et a confirmé attendre une croissance organique de son chiffre d'affaires supérieure à 10% pour l'ensemble de l'exercice.
AUDIKA a légèrement abaissé ses prévisions annuelles d'activité en raison de la dégradation de la conjoncture, malgré une hausse de ses bénéfices au premier semestre.
MEDICA a multiplié par sept son bénéfice semestriel à 20,7 millions d'euros et relevé son objectif de croissance annuelle de l'activité.
SECHE ENVIRONNEMENT a dévoilé un bond de son bénéfice net semestriel, qui lui permet de tabler sur une hausse "sensible" de ses bénéfices sur l'ensemble de l'année.