Les marchés européens enregistrent de lourdes pertes pour la deuxième séance consécutive. Les chiffres décevants sur le front de l'emploi aux Etats-Unis, publiés vendredi, alimentent les craintes de récession. Une nouvelle fois, ce sont les valeurs cycliques et les financières qui affichent les replis les plus prononcés. Outre leur exposition à la crise de la dette souveraine, ces dernières sont pénalisées par des enquêtes sur leur comportement lors de la crise du subprime. L'indice CAC 40 perd 3,64% à 3033,83 points et le FTSE Eurotop 100, 2,76% à 1914,89 points.
Le secteur bancaire est en déroute aujourd'hui sur les marchés européens, et Deutsche Bank ne fait pas exception à la règle. Le titre recule ainsi de 7,49% à 24,07 euros. Selon les informations du Financial Times, l'établissement allemand ferait actuellement l'objet d'une enquête de la SFO (Serious Fraud Office), l'autorité britannique de lutte contre la fraude. Cette autorité examine certaines transactions réalisées par une demi-douzaine de banques, parmi lesquelles figurent Deutsche Bank et Goldman Sachs, écrit le journal.
A Paris, Saft bondit de 4,95% à 22,90 euros, signant la plus forte hausse du SBF 120. Les investisseurs saluent les termes de l'accord à l'amiable signé entre le spécialiste français des batteries et son ancien partenaire, l'équipementier automobile américain Johnson Controls concernant leur co-entreprise dans l'automobile. Le 19 mai, jour de l'annonce de l'action en justice lancée par Johnson Controls contre Saft, l'action du français avait chuté de 13,3%. A l'époque Saft estimait à 45 millions d'euros la valeur nette d'actif de la joint-venture, soit bien moins que les 145 millions de dollars obtenus.
En revanche, Arkema dévisse de 8,96% à 46,275 euros, lourdement pénalisé par l'avertissement sur résultats lancé ce matin par le groupe suisse de spécialités chimiques Clariant (- 14,88% à 7,07 francs suisses). Evoquant l'évolution des devises et le ralentissement économique mondial, ce dernier table désormais sur un chiffre d'affaires 2011 compris entre 7 et 7,2 milliards de francs suisses et sur une marge EBITDA hors éléments exceptionnels comprise entre 12,8% et 13,2%, soit au-dessus du niveau atteint en 2010 de 12,7%.
Les chiffres macroéconomiques
La croissance dans le secteur privé de la zone euro a été encore que plus faible que les estimations flash des enquêtes réalisées par Markit auprès des directeurs d'achat ne l'indiquaient. L'indice PMI composite, c'est-à-dire prenant en compte les secteurs des services et manufacturier, est ainsi ressorti à 50,7 en août, à comparer avec une estimation flash de 51,1. Il affiche un plus bas de 2 ans et signale en août la deuxième plus faible expansion de l'activité depuis le début de la reprise en août 2009.
Le volume des ventes du commerce de détail a augmenté de 0,2% en juillet par rapport à juin, tant dans la zone euro que dans l'Union européenne. Le consensus Reuters était de -0,1%. En juin, le commerce de détail avait progressé respectivement de 0,7% et 0,5%.
Les marchés américains sont fermés.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4126 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.