(AOF / Funds) - "Les tensions politiques persistantes entre les pays de la zone euro ne contribuent pas à une stabilisation de la situation dans l'immédiat. Il est apparu évident au cours de ces derniers jours qu'il reste extrêmement difficile de mettre en oeuvre des décisions et de parvenir à un consensus au sein de la zone euro, la Finlande ayant demandé à la Grèce de recourir à un mécanisme spécifique (non mentionné dans le plan FESF de juillet) qui la préserverait d'un défaut futur. De nouveaux éléments, tels qu'un nouvel arrangement, ne sont pas exclus à court terme", note Vincent Treulet de BNPP IP.
"Toutefois, la principale question relative à la politique monétaire porte sur la faisabilité d'autres programmes d'assouplissement quantitatif."
"Ben Bernanke s'exprimera à Jackson Hole vendredi, après la réunion du comité de politique monétaire, quant à un nouveau QE, ou tout autre plan permettant de soutenir l'économie américaine chancelante, qui serait plus que bienvenu pour certains. L'impact des mesures du QE2 continuera de poser question, notamment depuis qu'il s'est avéré qu'il n'a pas vraiment stimulé l'économie. Le niveau déjà historiquement bas des taux des obligations d'Etat et les conditions monétaires ultra-accommodantes impliquent qu'un nouveau plan QE adopterait une approche différente axée par exemple sur le rachat d'actifs privés."
"Cependant, à court terme, aucune annonce importante n'est à prévoir. Dans le cadre de notre allocation d'actifs, nous sommes neutres sur les actions développées et envisageons de réduire cette position à la suite du rebond des marchés. Les obligations d'Etat semblent onéreuses, surtout à long terme, tandis que l'aversion persistante pour le risque et la faiblesse continue de la croissance n'impliquent aucun changement à cet égard. Nous sommes restés neutres sur les obligations d'Etat et les obligations investment grade, tout en allégeant notre exposition aux obligations à haut rendement."
"Nous pensons que les actions émergentes pourraient constituer une alternative satisfaisante à celles du monde développé. Leur potentiel de croissance plus élevé, en partie d- à la demande intérieure, et le recul prévu des taux d'inflation, offre suffisamment de flexibilité pour soutenir l'économie, à l'inverse de bon nombre de pays développés. La dette émergente est aussi séduisante, en particulier la dette locale qui devrait bénéficier d'un contexte de durcissement monétaire porteur. Par ailleurs, les taux nominaux offerts sont intéressants pour les investisseurs des pays industrialisés."
"Nous apprécions les obligations convertibles compte tenu de la volatilité récente des actions tandis que la protection offerte dans leur composante obligataire permet aux investisseurs de profiter de valorisations boursières bon marché sans trop de risque."
"Les matières premières continuent de bénéficier d'une croissance mondiale relativement robuste, à la faveur des économies émergentes. Nous sommes modérément optimistes à l'égard des matières premières industrielles, telles que le pétrole et les métaux de base, compte tenu essentiellement du risque de double creux potentiel. Au sein d'un portefeuille de matières premières diversifié, nous serions longs sur l'énergie, les métaux de base et l'or, ce dernier servant notamment de couverture des risques macro-économiques."
"Sur le front des devises, hormis l'aversion pour le risque qui a propulsé le yen et le franc suisse à de nouveaux sommets, le principal changement porte sur les perspectives monétaires aux Etats-Unis et en Europe. Les principaux taux étant appelés à rester inchangés jusqu'à la fin de l'année prochaine, nous ne pensons pas que le dollar américain pourra solidement rebondir face au yen ou à l'euro en particulier. La parité EUR/USD demeure relativement stable compte tenu des inquiétudes de part et d'autre de l'Atlantique. Nous pensons que l'euro pourrait se déprécier dans les prochains mois en raison du ralentissement économique sur le Vieux Continent et de la persistance des problèmes de la dette souveraine dans la zone euro."