(AOF / Funds) - "La crise des dettes souveraines qui se propage semble saper les bases de la reprise économique que l'on peut observer dans les pays développés depuis plus d'un an. Des deux côtés de l'Atlantique, la faiblesse des indicateurs macro-économiques et la cacophonie politique autour des moyens à mettre en oeuvre pour résoudre le problème de la dette, font vaciller l'ensemble des marchés", note Métropole Gestion.
"Si l'on considère, à juste titre, que les conséquences de cette crise affecteront les économies pendant encore de nombreux mois, doit-on pour autant anticiper des performances boursières nécessairement médiocres à moyen-long terme ?"
"Certes, le désendettement des Etats est un processus lent qui pénalisera durablement l'activité économique mondiale : la baisse des dépenses publiques et l'augmentation de la pression fiscale freineront la croissance économique et par la même les recettes des Etats. De plus, les plans de sauvetage européens mis en place permettent d'atténuer la pression des marchés financiers en proposant un système de refinancement fiable mais ils ne résolvent pas le fonds du problème, c'est à dire une réduction suffisante du niveau de la dette."
"Toutefois, le fardeau de la dette des Etats européens et américains ne justifie pas à lui seul les niveaux que nous estimons anormalement bas des indices boursiers. Avec un niveau de PER moyen inférieur à 10 fois en bas de cycle, la valorisation boursière des actions européennes présente un niveau de décote historiquement élevé."
"D'autre part, et contrairement aux Etats, les entreprises européennes sont en excellente santé financière. De plus, il faut souligner que les entreprises européennes petites ou grandes ont une envergure mondiale et sont, par conséquent, moins sensibles aux aléas conjoncturels de leur pays d'origine. A titre d'exemple, des sociétés comme le suisse Adecco (travail temporaire), l'irlandais CRH (matériaux de construction) ou l'italien Interpump (équipements industriels) que nous détenons en portefeuille réalisent plus de 50 % de leur activité hors d'Europe."
"Ce cadre économique contraignant nécessite néanmoins un choix de valeur adapté qui sort de l'arbitrage traditionnel entre valeurs cycliques contre valeurs dites défensives. Ainsi, notre processus d'investissement privilégie les titres décotés dont le potentiel de revalorisation est évalué indépendamment des perspectives de croissance. C'est par exemple le cas de l'équipementier Telecom Ericsson ou du brasseur Heineken."
"Nous avons également fait le choix d'être globalement absents des valeurs des secteurs telecom et utilities qui présentent des bilans tendus, une activité centrée sur l'Europe avec un risque de hausse des taxes. On constate d'ailleurs que ces valeurs pourtant considérées comme défensives avec un rendement du dividende élevé ont vu leur cours de Bourse sévèrement chuter."
"Enfin, NOS portefeuilles ne sont pas investis sur le marché espagnol dont les valeurs ne nous semblent pas suffisamment décotées et affichent des niveaux d'endettement trop élevés. Au total, nous estimons la cote boursière européenne excessivement décotée. Le fardeau des dettes souveraines s'analyse plus à ce stade comme un frein à la reprise économique mondiale. Elle constitue donc un obstacle à l'émergence d'un réel catalyseur à court terme. Les périodes de stress telles celles que nous vivons actuellement constituent généralement les meilleures opportunités d'investissement pour des gains futurs."