Les futures sur indices prédisent une ouverture en franche baisse des marchés américains. Les investisseurs sont déçus par les chiffres dévoilés sur le front de l'emploi, qui ressortent moins bons que prévu. La prudence devrait dominer aujourd'hui, alors que le marché demeure très inquiet concernant les perspectives de croissance mondiale. Une demi-heure avant la cloche, les futures sur indices S&P 500 et Nasdaq 100 reculent respectivement de 2,19% à 1 163,80 points et de 2,14% à 2 128,75 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont terminé la séance de mercredi sur une note mitigée. A noter, la mauvaise tenue des valeurs technologiques, affectées notamment par la publication de résultats trimestriels jugés décevants par Dell. Le fabricant de micro-ordinateurs a en outre réduit ses prévisions de croissance et de chiffre d'affaires pour 2011. A l'inverse, le secteur de la distribution a été une fois de plus bien orienté. Le Dow Jones a grappillé 0,04% à 11 410,21 points tandis que le Nasdaq s'est replié de 0,47% à 2 511,48 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix de détail ont progressé de 0,5% au mois de juillet contre une hausse de 0,2% attendue par les analystes. En rythme annuel, ils ont augmenté de 3,6% là où le consensus donnait une hausse de 3,3%. Hors alimentation et énergie, les prix de détail ont progressé de 0,2% en juillet, conformément aux anticipations.
408 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées au cours de la semaine du 13 août, ce qui supérieur au consensus Reuters de 400 000. Le chiffre de la semaine précédente a été révisé de 395 000 à 399 000.
Les reventes de logements et l'indice de la Fed de Philadelphie seront publiés à 16h.
Les valeurs à suivre
HP
Le groupe d'informatique Hewlett-Packard publiera ses résultats du troisième trimestre après la clôture. Le groupe attend un bénéfice par action ajusté de 1,08 dollar et un chiffre d'affaires compris entre 31,1 et 31,3 milliards. Le consensus Thomson Reuters est de 1,09 pour le bénéfice par action et de 31,19 pour le chiffre d'affaires. HP avait réduit ses objectifs annuels à l'occasion de la publication de ses résultats du deuxième trimestre. Il vise un chiffre d'affaires compris entre 129 et 130 milliards de dollars et un BPA ajusté de 5 dollars.
JDS UNIPHASE
Le fabricant d'équipements pour la communication par fibre optique JDS Uniphase a présenté des perspectives décevantes. Pour le premier trimestre, le groupe américain vise un chiffre d'affaires compris entre 400 et 425 millions de dollars. Cette prévision est nettement inférieure au consensus Thomson Reuters de 470 millions de dollars. « Nous sommes actuellement confrontés à une situation macroéconomique difficile et à des baisses de stocks, que nous estimons temporaires car les moteurs de la demande finale restent vigoureux », a commenté Tom Waechter, P-DG de la société.
NETAPP
Le spécialiste du stockage informatique NetApp est attendu en nette baisse en raison de ses perspectives de ventes décevantes. Pour le deuxième trimestre, le chiffre d'affaires est attendu entre 1,5 et 1,6 milliard de dollars, ce qui représente une croissance annuelle comprise entre 20% à 28%. Le consensus Thomson Reuters était plus élevé, s'élevant à 1,61 milliard de dollars. Le bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, devrait être compris entre 58 et 62 cents. Wall Street attendait 60 cents.
SEARS
Le distributeur américain Sears Holding a présenté des comptes bien plus dégradés que prévu au deuxième trimestre. La perte nette a atteint 146 millions de dollars, soit 1,37 dollar par action, contre une perte de 39 millions de dollars, soit 35 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, la perte par action est ressortie à 1,13 dollar. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne une perte de 64 cents par action. Le chiffre d'affaires a reculé de 1,2% à 10,3 milliards de dollars, inférieur à la prévision de Wall Street de 10,5 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.