Les marchés européens prolongent leur dérive baissière, désormais dans sa dixième séance consécutive pour le CAC. Ils sont toujours pénalisés par les craintes concernant le ralentissement économique mondial et l'extension de la crise de la dette souveraine à l'Italie et à l'Espagne. Les investisseurs attendent les chiffres du chômage américain. 85 000 créations de postes sont attendues en juillet selon Reuters. L'étendue de la bonne ou mauvaise nouvelle sera déterminante pour la tendance finale. Vers 12h30, l'indice CAC 40 cède 0,79% à 3294,23 points. L'EuroStoxx cède 1,41% à 2378,25 points.
L'action Delhaize (- 7,72% à 43,40 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice belge de référence, le BEL20, victime de la publication de résultats trimestriels décevants. Une réaction boursière qui s'explique aussi par le marasme qui touche actuellement les marchés boursiers mondiaux. Au deuxième trimestre, le distributeur belge a réalisé un résultat d'exploitation en recul de 7,8% à 209 millions d'euros, soit en deçà du consensus Reuters de 217 millions d'euros. Delhaize a également fait part de sa confiance sur la fin de l'année.
A Paris, Natixis parvient aujourd'hui à garder la tête hors de l'eau avec une progression de 6,51% à 2,947 euros. Les investisseurs saluent la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes et la confirmation des objectifs. Natixis a publié au titre du deuxième trimestre un résultat net de 505 millions d'euros contre 447 millions attendu par les analystes. L'an dernier, le bénéfice net de la filiale de BPCE s'élevait à 522 millions d'euros. Le produit net bancaire a progressé de 3% sur la période à 1,768 milliard d'euros.
En revanche, Dexia perd 2,17% à 1,62 euros. La banque a publié au titre du deuxième trimestre une perte de 4,032 milliards d'euros ; la plus lourde de son histoire. C'est un chiffre supérieur aux prévisions des analystes, qui anticipaient une perte de 3,640 milliards seulement. Dexia a indiqué que sa contribution au plan d'aide à la Grèce a eu un impact négatif de 338 millions d'euros au deuxième trimestre. La contre-performance de la banque franco-belge s'explique aussi par la vente d'actifs risqués. L'établissement avait déjà indiqué que cette cession pèserait à hauteur de 3,6 milliards d'euros dans les comptes.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle allemande a reculé de 1,1% en juin alors que les économistes interrogés par Reuters anticipaient une hausse de 0,1%. Le chiffre de mai a en outre été réduit à 0,9%, contre 1,2% en première estimation.
Le déficit commercial français s'est élevé 5,598 milliards d'euros en juin contre 6,415 milliards d'euros en mai. Le consensus Reuters était de -6,5 milliards d'euros.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4149 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.