(AOF / Funds) - "La croissance américaine s'est avérée plus faible que prévu au premier semestre 2011. Non seulement le PIB a cru seulement de 1,3% au deuxième trimestre contre 1,8% attendu, mais la croissance a été très nettement revue à la baisse les trimestres précédents. En particulier, le PIB du premier trimestre n'a progressé que de 0,4% contre 1,9% initialement estimé. Et les dernières enquêtes d'activité manufacturières se sont dégradées en juillet, laissant entrevoir une faible croissance au second semestre", juge Nordine Naam de Natixis.
"La faiblesse de la croissance américaine s'explique principalement par celle des dépenses des ménages. Ces derniers font face à un ENVIRONNEMENT adverse caractérisé par un chômage élevé, un marché immobilier déprimé et un endettement toujours très élevé."
"L'atonie de la croissance va poser de plus en plus de problèmes notamment pour réduire les déficits publics à un moment où les républicains et démocrates se déchirent pour savoir comment réduire la dette publique. La croissance, c'est également ce qui manque aux pays périphériques européens et les Etats-Unis risquent de retomber dans le piège dans lequel les Européens sont tombés. Leur volonté de réduire rapidement les déficits publics s'est traduite par une récession dans la plupart des pays périphériques rendant le respect des objectifs de déficits publics encore plus difficile."
"Compte tenu d'un endettement privé et publique important, les Etats-Unis devraient connaître quoi qu'il en soit une croissance durablement molle. Dans cet environnement, il est préférable d'étaler dans le temps la réduction de la dette publique. Mais encore faut-il que les agences de notation et/ou les marchés l'acceptent."
"Cet environnement plaide pour une politique monétaire durablement accommodante et à ce titre, la courbe des contrats futures Fed Funds ne reflète plus aucune anticipation de hausse des taux directeurs avant le mois de mai 2013 ! Les taux longs ont également baissé malgré la crainte d'une éventuelle dégradation de la signature de la dette américaine."
"Si des tensions pourraient éventuellement apparaitre sur les Treasuries après un éventuel downgrading, les Treasuries restent des valeurs refuges pour l'ensemble des grands acteurs internationaux (banques centrales, etc...) du fait de la profondeur du marché et de sa liquidité et en particulier si les actifs risqués sont mal orientés. Les actifs des grandes institutions internationales (Fed custody) détenues par la Fed ont ainsi continué à progresser, malgré la montée des risques aux Etats-Unis depuis la crise Lehman. Cet environnement sera enfin aussi de plus en plus négatif pour le dollar à moyen terme."