La Bourse de New York réduisait fortement ses pertes vendredi à la mi-journée, après une ouverture plombée par de mauvais chiffres de croissance et l'absence d'accord sur la dette à Washington: le Dow Jones ne cédait plus que 0,31% et le Nasdaq gagnait 0,09%.
Vers 15H55 GMT, le Dow Jones Industrial Average perdait 37,91 points à 12.202,20 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 2,44 points à 2.768,69 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 0,10% (ou 1,28 point) à 1.299,39 points.
Jeudi, Wall Street avait fini sur une note mitigée, fléchissant en fin de séance face à l'absence de compromis sur la dette américaine, alors que des indicateurs encourageants avaient d'abord soutenu les indices. Le Dow Jones avait perdu 0,51% et le S&P 500 0,32%, mais le Nasdaq était parvenu à grignoter 0,05%.
Le marché tentait de se reprendre après une matinée difficile, au cours de laquelle le Dow Jones a perdu jusqu'à plus de 150 points.
"La sensibilité du marché, lassé par le report jeudi soir d'un vote à la Chambre des représentants sur un plan de relèvement du plafond de la dette, a été exacerbée par un taux de croissance bien plus faible qu'attendu aux Etats-Unis au deuxième trimestre, lié à une décélaration de la consommation individuelle", ont souligné les analystes de Charles Schwab.
Mais la pression montait sur les élus américains pour arriver à un accord avant le 2 août, date avancée par le Trésor au delà de laquelle les Etats-Unis risque un défaut de paiement.
"Le président met la pression, le marché réalise qu'on se dirige vers un accord de dernière minute peut-être dimanche, avant l'ouverture des places asiatiques", a expliqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Le président Barack Obama a appelé ses alliés démocrates et ses adversaires républicains à sceller un compromis, soulignant l'urgence de la situation et notant que les positions des deux partis au Congrès n'étaient pas si éloignées.
"Le marché est tombé à des niveaux techniques qui ont attiré les acheteurs", a ajouté Peter Cardillo, alors que le S&P 500, très suivi des investisseurs, est passé sous la barre des 1.300 points.
L'incertitude et la faiblesse des indicateurs économiques pesaient lourd sur le marché. Outre le ralentissement de la croissance au printemps, celle du premier trimestre, a été révisée à 0,4% contre 1,9% en juin.
L'activité économique dans la région de Chicago décélérait en juillet, selon l'indice publié par l'association professionnelle ISM.
Néanmoins la confiance des consommateurs américains est apparue relativement insensible au blocage des négociations budgétaires au Congrès. La deuxième estimation de l'université du Michigan sur son indicateur de moral est restée quasi inchangée pour juillet par rapport à deux semaines plus tôt, alors que les analystes tablaient sur une ample révision.
Huit des trente valeurs de l'indice Dow Jones s'inscrivaient dans le vert, mais ni le groupe pétrole Chevron (-0,44% à 104,57 dollars) ni le laboratoire pharmaceutique Merck (-1,75% à 34,32 dollars), en recul après la publication de leurs résultats.
Le chiffre d'affaires de Chevron s'est révélé nettement inférieur aux attentes. Merck a répondu conformément aux prévisions, et annoncé un réduction de 12 à 13% de ses effectifs.
Le portail internet Yahoo! (-2,52% à 13,16 dollars) a trouvé un accord mettant fin à son différend avec le PDG de sa filiale chinoise Alibaba Group, entreprise commune avec le Japonais Softbank, portant sur la société de paiement Alipay.
Le groupe de biotechnologies Amgen (+1,61% à 54,29 dollars) a publié un bénéfice net de 1,17 milliard de dollars pour le deuxième trimestre, supérieur aux attentes, et annoncé qu'il allait verser son premier dividende aux actionnaires.
Le fabricant de téléphones portables Motorola Mobility était sanctionné (-0,92% à 22,70 dollars) après être tombé dans le rouge au deuxième trimestre.
Le marché obligataire montait fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans se repliait à 2,858% contre 2,951% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,184% contre 4,257% la veille.