Les marchés européens se replient dans une ambiance morose. Les investisseurs sont désorientés face à l'incapacité des Etats-Unis à régler le problème du plafond de la dette publique. En menaçant de dégrader l'Espagne en raison de ses difficultés financières, Moody's a ravivé les inquiétudes concernant le risque de contagion de la crise de la dette souveraine en zone euro. Dans ce contexte, les résultats mitigés des entreprises rajoutent à la déprime. Les marchés attendent cet après-midi le PIB US. A mi-séance, le CAC 40 perd 0,92% à 3678,56 points et l'Eurotop 100, 0,94% à 2242,79 points.
International Airlines Group (IAG), le groupe né de la fusion entre British Airways et Iberia, se distingue favorablement en Bourse. Le titre gagne 1,12% à 235,50 pence à Londres et 0,87% à 2,681 euros à Madrid, soutenu par la publication de résultats solides et de perspectives favorables. La troisième compagnie aérienne européenne derrière Lufthansa et Air France-KLM a annoncé prévoir une croissance significative de son bénéfice opérationnel cette année après des résultats semestriels en hausse. IAG se démarque nettement de ses concurrents, lourdement affectés par la flambée du pétrole.
En repli de 8,70% à 15,845 euros, Veolia Environnement signe la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par un avertissement sur ses résultats. Dans un communiqué, le numéro un mondial des services à l'ENVIRONNEMENT a annoncé qu'il ne pourra pas atteindre son objectif de croissance de résultat net en raison de la mise en oeuvre de nouvelles mesures de restructurations. Le groupe attend un résultat opérationnel récurrent en léger retrait à change constant par rapport au résultat opérationnel récurrent publié en 2010, hors VeoliaTransdev.
PPR (+0,08% à 129,95 euros) affiche l'une des rares hausses de l'indice CAC 40 grâce à une performance semestrielle meilleure que prévu, dopée par ses activités dans le luxe. Sur les six premiers mois de l'année, le groupe de luxe et de distribution a enregistré une croissance de 23,8% à 466 millions d'euros de son résultat net part du groupe et de 14,5% à 749 millions d'euros de son résultat opérationnel courant. Ce dernier a représenté 10,4% des ventes, en progression de 0,7 point. Le consensus Reuters s'élevait à 730 millions d'euros.
Les chiffres macroéconomiques
En juin, les prix de production de l'industrie française se stabilisent globalement sur le marché français (-0,1 %), après une baisse sensible en mai (-0,5 %), indique l'Insee. La baisse des prix des produits pétroliers est en effet de moindre ampleur au mois de juin et les autres prix industriels ne progressent que modérément ou se stabilisent, a précisé l'institut.
Selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 2,5% en juillet 2011. En juin, le taux était de 2,7%.
Aux Etats-Unis, le marché prendre connaissance à 14h30 de la croissance au deuxième trimestre et du déflateur du PIB au deuxième trimestre. L'indice des directeurs d'achat (PMI) de la région de Chicago pour juillet est attendu à 15h45. Enfin, l'indice (final) de confiance des consommateurs de l'université de Chicago pour juillet sera publié à 15h55.
A 12h20, l'euro cote 1,4283 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.