(AOF / Funds) - "Le Brésil est le deuxième producteur et consommateur mondial d'éthanol, après les Etats-Unis. Il représente 38% de la production et plus de 30% de la consommation mondiale, l'essentiel du bioéthanol consommé étant utilisé comme carburant. Le bioéthanol brésilien, produit à partir de canne à sucre, est en concurrence directe avec le marché du sucre raffiné et ces tensions se lisent clairement sur le marché du sucre où les prix ont atteint en début d'année de nouveaux plus hauts", note Natixis.
"En raison de l'appréciation du réal brésilien vis-à-vis du dollar américain et du niveau élevé des cours du sucre sur le marché international, la compétitivité du bioéthanol brésilien a été entamée au cours des derniers mois, et les producteurs locaux ont alloué davantage de canne à la production de sucre au détriment de l'éthanol. Le marché domestique de l'éthanol s'est donc tendu depuis le début de l'année."
"La baisse de la production locale et la hausse de la consommation domestique ont tiré les prix de l'éthanol brésilien à leur plus haut depuis plusieurs années, dépassant largement les prix de l'éthanol américain entre janvier et mai, ce qui s'est traduit par une forte hausse des importations brésiliennes d'éthanol américain pour satisfaire la demande domestique. En effet, les exportations américaines d'éthanol à destination de ce pays de l'Amérique du Sud ont fortement augmenté l'an dernier : en 2010, le Brésil a importé 70 millions de litres d'éthanol américain, contre 1 million en 2009."
"Au Brésil, la récolte de canne à sucre moins abondante que prévu a maintenu le prix de l'éthanol au même niveau que celui de l'essence, en dépit du moindre contenu énergétique de l'éthanol, ce qui signifie que l'éthanol perd sa compétitivité lorsque son prix à la pompe dépasse 70% du prix de l'essence. Le Brésil, qui est un des principaux exportateurs d'éthanol sur le marché international, a vu ses exportations sombrer, passant de 4,7 milliards de litres de litres en 2009 à 1,76 milliard de litres en 2011 et table sur une nouvelle chute à 1,35 milliard en 2012, au plus bas depuis sept ans."
"L'industrie des biocarburants a été rendue en partie responsable de la hausse des cours du maîs et du sucre enregistrée depuis le second semestre 2010, sachant que plus de 30% de la production américaine et plus que 50% de la production brésilienne sont alloués à la production de bioéthanol. En Amérique du Sud, la hausse conjuguée des prix du sucre et de l'éthanol a largement contribué à alimenter les tensions inflationnistes que les autorités veulent désormais maîtriser. En effet, l'inflation brésilienne a atteint 6,7% en GA en juin, excédant largement l'objectif national de 4,5%, les carburants représentant 2,5% de l'indice brésilien des prix IPCA."
"Actuellement, les révisions à la baisse des prévisions de la récolte brésilienne de canne à sucre menacent l'équilibre du marché domestique entre sucre d'éthanol et carburant. Compte tenu du poids de la canne à sucre brésilienne sur les marchés internationaux du sucre et de l'éthanol, les perspectives de la canne à sucre brésilienne sur le plan des fondamentaux seront un déterminant essentiel des cours du sucre, de l'éthanol et du maîs au cours des prochains mois."
"Malgré la hausse des surfaces cultivées pour la saison qui vient de commencer, la production brésilienne devrait diminuer : après avoir atteint un pic du 569 millions de tonnes en 2008-09, la production brésilienne de canne à sucre devrait, selon Unica dont les prévisions ont été revues à la baisse, s'élever à 533,5 millions de tonnes. Plusieurs facteurs expliquent la chute anticipée de la production brésilienne de canne à sucre."
"En raison du vieillissement des plants et des champs, les rendements diminuent, selon la Conab, la productivité de la zone cultivée sera de 76 tonnes par hectare, soit une baisse de 2% par rapport aux 77,5 tonnes par hectare réalisées l'an dernier. Les conditions météorologiques défavorables ont également contribué à la baisse des rendements attendus : l'été très chaud et très sec, conséquence de la présence de La Ni