(AOF / Funds) - "Le mois de juin a été marqué par des signes contradictoires. Du point de vue microéconomique, les bonnes surprises ont dominé, avec des annonces de résultats conformes ou légèrement supérieurs à ce qui était attendu, couronnées par la poursuite des projets d'introductions ou d'opérations financières. Des commandes record dans l'aéronautique ont donné le sourire", note Jean-François Dulcire de Tocqueville Finance Gestion Privée.
"Mais du point de vue macroéconomique, la baisse du prix du pétrole (favorisée par la mise sur le marché d'une partie de ses réserves par l'AIEA) et des matières premières semble cohérente avec le ralentissement de la croissance américaine et des pays émergents, et mine le moral des investisseurs."
"La remontée annoncée des taux courts européens, pour lutter contre l'inflation, et la baisse des taux longs, semblent bien annoncer le ralentissement de la zone euro. De son côté, la Réserve fédérale américaine a nettement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2011 : à 2,8% contre 3,2% auparavant."
"Mais en toile de fond, la crise des dettes et des finances publiques européennes et américaine a monopolisé l'attention. Le cas grec rassemble tous les symptômes : déficit budgétaire, endettement public, recul de l'activité, inflation des prix de détail, niveau exorbitant des taux d'intérêts, réduction des pensions et budgets sociaux. C'est l'accord de son Parlement, le 29 juin, qui a commencé à redonner du souffle aux marchés."
"La revue par le FMI et l'UE des situations grecque, portugaise et irlandaise (100 milliards de dollars d'aides par le FMI à eux trois en 2011), et la discussion sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine vont continuer à alimenter les prochaines semaines. Le 6 juillet, l'agence Moody's a abaissé de quatre points la note de la dette publique portugaise."
"Mi-juin, les marchés avaient connu six semaines de baisse consécutives : qu'ils aient retrouvé fin juin leurs niveaux de fin mai, malgré l'alerte grecque, est presque inespéré. Même le secteur des banques, menacées par l'agence Moody's d'un abaissement de leur note, a récupéré toutes ses pertes sur les derniers jours du mois."
"Nous devons donc convenir que malgré tout, les investisseurs restent convaincus de la sous-évaluation des marchés (le rapport cours/bénéfices du marché français se situe à 10, ce qui est très raisonnable, et la prime de risque, qui exprime le différentiel de rendement des actifs risqués, les actions, par rapport aux placements sans risque, est à 5,44%, bien au-dessus de sa moyenne historique)."
"Nous retenons que les marchés européens, américains, et des pays développés en général, supportent pour l'instant remarquablement mieux l'épisode grec qu'ils n'avaient traversé la tourmente Lehman de 2008. La déception vient de la mauvaise tenue, depuis le début de l'année, des marchés émergents, des mines et des mines d'or. Conjuguée à la baisse du dollar, dont nous ne voyons pas de raisons d'espérer une remontée à court terme, elle affecte NOS portefeuilles diversifiés. "
"Notre première préoccupation va à la tendance encore plutôt baissière du dollar, et donc aux valeurs américaines. Par ailleurs, la tendance au ralentissement des zones émergentes entraîne une moindre demande pour l'or, et une baisse des mines d'or. Pour autant, la très légère remontée des taux courts ne permet pas de justifier un retour vers les placements sans risque."
"Nous réduisons donc notre exposition aux marchés d'actions américaines, au fonds Tocqueville Gold, aux pays émergents, et recommandons d'arbitrer les parts de fonds de dette émergente exprimées en dollar, pour les parts couvertes. Nous augmentons la représentation des actions françaises et européennes."
"Pour ce qui concerne les PEA, nous réduisons là-aussi les fonds représentatifs d'actions américaines (ETF), au profit des marchés européens. La fin du mois de juin a montré la capacité des marchés à se redresser très rapidement. En maintenant nos positions en actions, nous ne voulons pas exclure une poursuite de ce mouvement au début de l'été, avec les premières annonces de résultats trimestriels par les sociétés américaines."