
La Bourse de New York, rassurée sur le dossier grec et la conjoncture économique américaine, mettra la semaine prochaine son regain d'optimisme à l'épreuve des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.
La fête nationale américaine, lundi, permettra aussi aux investisseurs de souffler après la meilleure semaine sur le marché américain depuis deux ans.
"On a enfin eu des bonnes nouvelles après deux mois de nouvelles négatives", résume Gina Martins, de Wells Fargo Securities.
"Il sera intéressant de voir si cela continue la semaine prochaine. Le marché garde une opinion négative des questions de dette en Europe et on a besoin de voir l'actualité économique aux Etats-Unis s'améliorer pour continuer d'avancer", ajoute-t-elle.
La réaction des indices boursiers, dans le vert chaque séance de la semaine, a été très nette.
Le Dow Jones, qui affichait une chute de 7% sur les huit semaines précédentes, a rebondi de 5,43%, terminant vendredi à 12.582,77 points. Il signe ainsi sa meilleure performance hebdomadaire depuis juillet 2009.
Grâce à ces gains, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street affiche une hausse de 0,8% sur le deuxième trimestre, pourtant assez difficile.
Le Nasdaq, à dominante technologique, est monté de 6,15% sur la semaine écoulée, à 2.816,03 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 5,61% à 1.339,67 points.
"Le niveau d'optimisme était tombé à un niveau très bas et le marché était devenu sous-évalué. Les conditions étaient réunies pour un rebond tonique", juge Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
Après des semaines d'angoisse croissante, les investisseurs ont enfin vu la Grèce s'éloigner de la perspective d'un défaut de paiement. Malgré une tension extrême dans la rue, les parlementaires du pays ont adopté mercredi un budget d'austérité, puis le lendemain sa loi d'application, ouvrant la voie au déblocage d'argent frais par l'Union européenne et le FMI.
En fin de semaine, l'actualité américaine est revenue sur le devant de la scène, avec une bonne surprise. L'ISM manufacturier, premier indicateur important publié portant sur le mois de juin, a révélé une accélération surprise de l'activité.
"La question que se posent tous les investisseurs, c'est de savoir si le ralentissement économique actuel est transitoire. La réponse qui semble se dessiner est positive", estime Hugh Johnson.
Le prochain test viendra vendredi prochain, avec la publication des statistiques mensuelles de l'emploi.
En attendant, "la semaine sera calme", prédit l'analyste: "Personne ne veut prendre de position importante avant ce chiffre important".
Il s'annonce en effet sensible, après la remontée surprise du taux de chômage le mois dernier et alors que les demandes d'allocations restent chaque semaine à un niveau élevé.
"Il faut clairement une contribution de la consommation" pour soutenir la croissance, "ce qui dépend en grande partie du chômage", relève Gina Martin.
"Il va falloir une amélioration constante et une baisse du taux de chômage au deuxième semestre pour que le marché maintienne sa progression", ajoute-t-elle.
La semaine sera aussi marquée par les chiffres des commandes industrielles mardi et l'indice ISM d'activité dans les services mercredi.
Pour Michael James, de Wedbush Morgan Securities, "les investisseurs vont se tourner vers la saison des résultats d'entreprises pour le deuxième trimestre", à partir de la mi-juillet.
"Après la fin du trimestre, on a tendance à avoir des avertissements" de sociétés qui préviennent qu'elles n'atteindront pas leurs objectifs, prévient l'analyste.