Suspendue au dossier grec, la Bourse de Paris a vécu une semaine difficile, mais un apaisement est attendu à la faveur de bonnes nouvelles sur la Grèce et d'une actualité sur les entreprises qui va détourner l'attention des investisseurs des problèmes de la dette en Europe.
Sur la semaine écoulée, et après de fortes amplitudes de variation, le CAC 40 a cédé 1,02% pour terminer vendredi à 3.784,80 points. Au total, depuis le début de l'année, le marché a cédé 0,53%.
"Nous sommes à la croisée des chemins, le marché veut rebondir et mettre fin à une tendance baissière depuis un mois et demi, mais attend des nouvelles plus rassurantes", explique Arnaud de Champvallier, directeur général chez Turgot Asset Management.
La semaine écoulée a en effet apporté son lot de mauvaises nouvelles avec des déceptions venant des Etats-Unis sur l'immobilier et l'emploi, des craintes d'un ralentissement industriel en Chine et surtout la persistance des incertitudes sur le dossier grec.
"Les oscillations importantes comme celles vécues au cours des dernières séances sont souvent à l'origine d'un changement de tendance et on pourrait repartir dans le vert rapidement", ajoute M. Champvallier, qui s'attend à un rebond de la cote quand le problème grec sera évacué.
Alors, à quand la fin du dossier grec qui empoisonne les marchés financiers depuis plus d'un an par vagues successives? Dans les salles de marché, on s'attend à un apaisement la semaine prochaine (le 28 juin), après l'adoption par le Parlement grec du plan d'austérité exigé par la communauté internationale pour débloquer la tranche de prêt de 12 milliards d'euros.
Mais l'optimisme reste mesuré et les intervenants prévoient une forte volatilité.
"Les incertitudes sont en train de se dissiper petit à petit et nous disposons d'une capacité de rebond", souligne Wilfrid Pham, directeur de la gestion actions de Natixis AM.
"En principe oui, on devrait avoir de bonnes nouvelles" sur ce sujet, mais il y aura aussi des à-coups, estime Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM.
Tant de déconvenues sont venues brouiller les cartes ces derniers temps que peu de spécialistes s'avancent plus nettement.
"Ce qui est sûr, c'est que les préoccupations des investisseurs vont se modifier. D'un ENVIRONNEMENT focalisé sur des chiffres macroéconomiques et sur la politique, on va se pencher sur les résultats des entreprises avec les premiers résultats du deuxième trimestre et les nouvelles prévisions annuelles", souligne M. Pham.
Cela sera-t-il suffisant pour restaurer la confiance et compenser les inquiétudes sur les problèmes de dette souveraines en Europe et les craintes d'un ralentissement mondial? "Il est difficile d'être très optimiste et le marché va vérifier si la déconnexion qui s'est créée entre des chiffres macroéconomiques moroses et des bons résultats d'entreprises va se poursuivre" indique M. Buzaré.
Il faut être prêt à une forte volatilité sur la cote, souligne-t-il. "Attention aux secousses", prévient également Marc Touati, directeur de la recherche économique chez Assya.
Pour l'instant, les perspectives de résultats des entreprises sont mitigées. Bonnes et mauvaises nouvelles ont agité la cote. Ainsi Acccenture (groupe américain de services informatiques) a ravi le marché en faisant état de résultats qui vont dépasser ses attentes, mais le géant de l'électronique néerlendais Philips a déprimé les opérateurs en constatant une baisse de la demande. Et les conséquences du tremblement de terre au Japon risquent de se retrouver dans les comptes de nombreuses entreprises au deuxième trimestre.
La semaine sera riche en indicateurs sur la confiance et les revenus des ménages des deux côtés de l'Atlantique. L'inflation en juin dans la zone euro sera publiée, ainsi que l'indice ISM dans l'industrie manufacturière aux Etats-Unis.