La Bourse de New York, stabilisée après six semaines de baisse d'affilée, va se pencher dans les jours à venir sur une réunion de la banque centrale américaine (Fed), tout en gardant un oeil attentif sur la crise grecque, qui continue de lui donner des sueurs froides.
"On a l'impression que les gens qui voulaient vendre ont déjà vendu. On est dans une période d'attente", observe Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones, indice des 30 valeurs phares de Wall Street, a rebondi de 0,44%, terminant vendredi à 12.004,36 points.
Il restait sur une série de six semaines consécutives dans le rouge, sur lesquelles il avait abandonné près de 7%.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a encore reculé de 1,03% à 2.616,48 points et l'indice élargi Standard & Poor's a fini à 1.271,50 points, quasi inchangé sur la semaine.
"C'est devenu un marché de traders, où les volumes sont de moins en moins le fait d'institutionnels, qui pourraient réagir de manière moins erratique aux événements quoditiens", a confié à l'AFP une source au sein d'une grande banque européenne.
La place new-yorkaise a évolué en dents de scie, agitée par les rebondissements de la crise grecque, les investisseurs craignant un défaut du pays sur sa dette, aux répercussions potentiellement désastreuses pour le pays.
Mardi soir, les dirigeants européens n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur une aide au pays, incapable de se financer sur le marché, entraînant une nette baisse à Wall Street le lendemain. Le lendemain, des manifestations massives contre l'austérité et une crise politique à Athènes assombrissaient encore les perspectives.
Vendredi, l'Allemagne a semblé assouplir sa position sur les modalités d'un nouveau plan de soutien, et un nouveau gouvernement grec a été formé, apaisant légèrement les investisseurs.
La semaine prochaine devrait apporter son lot de nouvelles susceptibles de faire bouger rapidement les indices.
Les ministres européens des Finances doivent se retrouver dimanche et lundi à Luxembourg pour discuter d'une nouvelle aide. Mardi, le nouveau gouvernement a prévu de demander un vote de confiance au Parlement.
"Le marché est nerveux face aux événements en Grèce", reconnaît Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
Pour autant, "je ne suis pas sûr que ce soit le facteur dominant. L'autre facteur clé, c'est de savoir à quel point l'économie ralentit" aux Etats-Unis, poursuit l'analyste.
Sur ce plan, les investisseurs ont été revigorés par quelques bonnes surprises, particulièrement rares depuis un mois: ventes de détails en baisse moins forte que prévu, recul des inscriptions au chômage, marché de la construction qui repart et indice composite d'activité qui progresse plus que prévu.
Quelques statistiques viendront ponctuer la semaine prochaine, notamment les ventes de logements anciens (mardi), de logements neufs (jeudi) et les commandes de biens durables (vendredi).
Surtout, le marché réagira mercredi à une réunion de politique monétaire de la Fed, qui maintient fermement son taux directeur proche de zéro depuis deux ans et demi pour soutenir l'activité. Son président, Ben Bernanke, tiendra pour l'occasion une conférence de presse.
"Qui sait ce qu'elle peut sortir de son chapeau?" s'interroge Gina Martin.
La banque centrale "nous surprend parfois. Le marché a beaucoup évolué sur ces trois derniers mois, entre se demander si elle allait resserrer sa politique et maintenant évoquer" de nouvelles mesures de relance, relève-t-elle.