(AOF / Funds) - "Le contexte macroéconomique est globalement le même qu'en 2010 : la crise de la dette souveraine en Europe et le problème d'endettement public demeurent les deux principales sources d'inquiétudes pour les investisseurs sur les marchés", notent Yves Maillot, directeur de la gestion actions et diversifiée, et Franck Heripel, gérant diversifié chez Robeco.
"Néanmoins en début d'année, nous avons assisté à un net mouvement de rattrapage des évolutions des différentes classes d'actifs à savoir une forte surperformance du secteur financier et des Bourses d'Europe du sud, et une contreperformance des marchés émergents."
"Parallèlement, l'évolution du prix des matières premières a été très volatile (appréciation puis correction) en raison des fondamentaux mais aussi en raison de positions spéculatives qui résultent des excès de liquidité et du coût de l'argent très faible. A cela sont venus s'ajouter en mars le choc du séisme au Japon et de la catastrophe de Fukushima qui ont fait craindre un risque de rapatriement de capitaux qui serait potentiellement perturbateur pour les marchés financiers."
"En début d'année, notre portefeuille était positionné de façon très défensive : nous étions faiblement exposés à l'Europe, nous détenions des positions vendeuses sur l'Europe du sud et sur les valeurs bancaires. En dépit du renversement de tendance que nous venons d'évoquer, nous avons décidé de rester fidèles à NOS convictions et de conserver la plupart de ces positions avec cependant quelques ajustements nous permettant de re-sensibiliser le portefeuille et de revenir à une allocation d'actifs plus traditionnelle."
"Dans cette optique, nous avons légèrement réduit le poids des matières premières et des pays émergents, qui représentaient environ 30% du portefeuille, au profit d'actions européennes de secteurs qui avaient déjà nos faveurs : la consommation de produits de luxe et l'énergie. Nous n'avons cependant pas modifié notre position sur les valeurs bancaires. Si nous n'avons pas saisi leur rebond du début d'année, cela nous a permis d'éviter les pertes des mois suivants."
"Aujourd'hui, s'il est toujours nécessaire d'être investi sur les marchés actions, nous préférons jouer la prudence en réduisant l'exposition nette sur cette classe d'actifs à environ 25% de l'encours du fonds. Nous cherchons désormais le rendement sur d'autres classes d'actifs telles que les obligations High Yield globales et européennes, les crédits Investment Grade, la dette des pays émergents, et la dette subordonnée bancaire, actif devenus très attractif en vue de l'application de Bâle III. Nous avons réduit notre exposition aux actifs de décorrélation, et réalisé des arbitrages en réduisant le fonds d'arbitrage sur fusions acquisitions et en sélectionnant un fonds de stratégie long short equity."
"Par ailleurs, nous restons positionnés sur l'or car cet actif joue de plus en plus son rôle de devise refuge face aux problématiques d'endettement des Etats. Nous sommes également positionnés sur des devises telles que le rouble (devise adossée au cours des matières premières) ainsi que sur le yen contre dollar. En termes géographique, nous sommes toujours négatifs sur les USA, discriminants sur l'Europe avec un pari à la baisse sur l'Espagne, et toujours positifs sur les marchés émergents mais dans une moindre mesure."
"Nous naviguons plutôt à vue car de nombreux facteurs tels que les discussions sur la Grèce, la gestion de la fin du QE2 et plus généralement la gestion du budget américain, sont des éléments qui vont continuer de focaliser les inquiétudes des marchés. Nous sommes certes dans une situation d'amélioration de la conjoncture, mais celle-ci reste fragile compte tenu des problèmes d'endettement public alors que la situation des différents marchés du travail ne s'améliore que lentement."
"Ailleurs, dans les pays émergents, la croissance reste vigoureuse mais décélère quelque peu. Ce sont aujourd'hui les thèmes inflationnistes qui amènent les investisseurs à s'interroger. A contrario, et jusqu'à présent, l'ENVIRONNEMENT microéconomique est resté positif dans la mesure où les sociétés ont continué à surprendre positivement. Dans ce contexte, il nous semble que les risques s'accumulent à très court terme, en particulier pour les marchés actions mais ils vont probablement offrir des opportunités de réinvestissements ou d'arbitrages dans le cours du second semestre. Selon nous, l'environnement va rester chahuté et justifie une politique de recherche de rendement."