La Bourse de New York baissait nettement mercredi à la mi-séance, plombée par de sombres indicateurs économiques aux Etats-Unis et un regain d'inquiétude face à la crise budgétaire de la Grèce: le Dow Jones perdait 1,16% et le Nasdaq 1,24%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average lâchait 139,68 points à 11.936,43 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 33,24 points à 2.645,48 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait 1,32% (16,96 points) à 1.270,91 points.
Mardi, Wall Street avait fini en nette hausse, revigorée par des statistiques économiques rassurantes aux Etats-Unis et en Chine: le Dow Jones avait gagné 1,03%, le Nasdaq 1,48% et le S&P 500 1,26%.
Mais "la crise de dette en zone euro et des indicateurs défavorables aux Etats-Unis effacent la hausse" de mardi, ont constaté les analystes de Charles Schwab.
L'activité industrielle dans la région de New York, mesurée par l'indice Empire State, a brutalement chuté en mai, alors que les analystes s'attendaient à une hausse.
Dans l'ensemble du pays, la production industrielle a légèrement progressé (+0,1%), mais moins qu'espéré.
Sur le front de l'inflation, l'indice des prix à la consommation a progressé plus que prévu en mai, et atteint 3,6% en glissement annuel, son plus haut niveau depuis octobre 2008.
"Ces chiffres ne sont pas une surprise: ils vont dans la continuation de ce qu'on entend depuis plusieurs semaines. Mais de plus en plus, l'inflation a l'air de remonter aussi bien au niveau du producteur que du consommateur", a relevé Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
Vu l'actualité --ralentissement économique, crise en zone euro et débats sur le budget aux Etats-Unis--, "c'est très difficile d'imaginer un investisseur prendre une position agressive", a-t-il poursuivi.
Ces indicateurs ont été publiés au moment où les marchés s'inquiétaient déjà de la crise qui touche la Grèce.
Les ministres des Finances de la zone euro ne sont pas parvenus mardi à un accord sur un nouveau plan d'aide financière à Athènes. Des affrontements ont en outre opposé des manifestants qui protestaient contre l'austérité et des policiers dans la capitale grecque.
L'euro reculait fortement face au dollar, ce qui entraînait à la baisse les cours des matières premières et par ricochet les valeurs énergétiques et minières. Le pétrolier ExxonMobil perdait 1,29% et Chevron 1,69%, le producteur d'aluminium Alcoa 2,47%.
Le secteur bancaire était en outre sous pression après que l'agence d'évaluation Moody's eut prévenu envisager d'abaisser la note de trois grandes banques françaises, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole du fait de leur exposition à la Grèce.
A Wall Street, Bank of America cédait 2,96%, JPMorgan Chase 2,56%, Wells Fargo 2,61%, Citigroup 2,76%.
Les échanges étaient également animés par une nouvelle indroduction en Bourse retentissante sur le New York Stock Exchange.
La radio sur internet Pandora Media s'envolait de 25,69% à 20,11 dollars, alors qu'elle avait déjà relevé à plusieurs reprises le prix de l'opération qui valorise cette société déficitaire à 2,55 milliards de dollars.
Boeing résistait à la baisse, ne perdant que 0,12% à 74,55 dollars. Le groupe aéronautique va augmenter les cadences de production de son nouveau moyen-courrier 737, en raison d'une demande "sans précédent".
Wal-Mart cédait 1,25% à 52,25 dollars. Le numéro un mondial de la distribution compte faire remonter ses ventes actuellement en baisse aux Etats-Unis en augmentant notamment le nombre de ses magasins aux Etats-Unis.
Le groupe pharmaceutique Johnson and Johnson reculait de 0,92% à 66,48 dollars. Il va passer une charge de 500 à 600 millions de dollars après impôts au deuxième trimestre en raison de la restructuration de sa filiale Cordis Corporation, qui prévoit de fermer deux sites.
Le marché obligataire repartait à la hausse. Le rendement du bon du Trésor reculait à 2,993% contre 3,099% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,218% contre 4,301% la veille.