Aurel a renouvelé sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 130 euros sur LVMH. La marque Horlogère Hublot, acquise en 2008 par le groupe pour 345 millions d'euros, enregistre de forts taux de croissance, supérieurs au marché horloger, observe l'analyste. Jean-Claude Biver, ancien actionnaire à hauteur de 20% de la marque, est toujours son PDG et accumule les succès. Aurel rappelle que l'objectif de LVMH, lors de l'acquisition, était d'atteindre des ventes de près de 500 millions de francs suisses en 5 ans, soit à l'HORIZON 2013.
Malgré la crise financière qui a durement touché l'industrie horlogère en 2009, cet objectif ne semble pas illusoire, remarque-t-il. En effet, selon La Tribune, les ventes en 2011 seraient proches de 350 millions de francs, en progression de près de 30% après avoir grimpé de 50% en 2010.
La marque aurait réalisé en mai dernier, le meilleur mois de son histoire. « Autant de signes qui illustrent aussi la très bonne santé du marché mondial horloger et du luxe en général », conclut Aurel.
Selon lui, cette forte dynamique s'explique en partie par la significative expansion du réseau de boutiques et l'installation d'une manufacture à Nyon en 2009. La marque gère 37 magasins (dont 8 en propre) et même 55 d'ici la fin de cette année contre deux magasins en 2008.
En 2012, Hublot devrait opérer une quinzaine de boutiques en Chine, marché historiquement aux mains d'Omega.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- En tant que leader mondial du luxe, LVMH bénéficie de positions concurrentielles extrêmement solides à travers le monde et de marques fortes, comme Louis Vuitton, Dior, Givenchy et Guerlain ;
- Les moyens importants dont dispose le groupe lui permettent de soutenir ses marques fortes, en particulier Louis Vuitton, qui a bénéficié, en pleine crise, d'un taux de croissance et d'une rentabilité exceptionnels ;
- Avec le rachat de Bulgari début 2011, LVMH renforce nettement sa présence sur le segment « hard luxury » en doublant de taille et en s'offrant une marque emblématique sur la joaillerie. Le groupe va renforcer son réseau de distribution ainsi que son pouvoir de négociation face aux grossistes. Il distance ainsi Richemont et Swatch ;
- Le dynamisme de la zone Asie soutient la croissance. Alors qu'en 2003, LVMH réalisait seulement 17% de ses ventes avec les pays émergents, ce montant était de 30% en 2009. 40% du chiffre d'affaires des pays émergents est réalisé en Grande Chine (Chine Continentale, Hong Kong et Macao) ;
- LVMH cherche à contrôler étroitement ses canaux de distribution ;
- Le cash-flow disponible a très fortement progressé grâce à une gestion rigoureuse des stocks et à des investissements ciblés. Cette évolution permet au groupe de sensiblement améliorer son taux d'endettement (environ 20%).
Les points faibles
- De nombreux investisseurs jugent que la valeur est trop chère après sa performance en 2009 et 2010. Elle marque d'ailleurs le pas sur le premier trimestre 2011 ;
- Les activités vins & spiritueux et montres & joaillerie sont des activités très sensibles à la dégradation de la conjoncture ;
- La reconquête des parts de marché perdues en horlogerie par Bulgari est un défi qui prendra du temps ;
- Après la prise de participation dans Hermès, le risque serait, selon certains analystes, d'une poursuite des acquisitions vers des cibles faisant moins de sens stratégiquement ;
- Les performances du pôle Mode & Maroquinerie reposent en grande majorité sur sa marque pilier Louis Vuitton. LVMH doit donc se positionner pour assurer la croissance de ce pôle sur le très long terme.
Comment suivre la valeur
- En tant que leader de son secteur, la valeur se traite avec une prime en Bourse ;
- LVMH réalise près de 40% de ses ventes en dollar et devises assimilées contre 10% seulement en yen et 30% en euro. C'est l'une des valeurs qui bénéficie le plus de la remontée du dollar ;
- Son activité est liée à l'évolution des flux touristiques, car une part conséquente de son activité est réalisée par les achats de touristes ;
- Les ventes étant traditionnellement élevées durant la période de Noêl, les résultats de fin d'année sont donc à étudier en détail ;
- La valeur est considérée comme l'un des meilleurs véhicules cotés pour profiter de la croissance chinoise ;
- LVMH a créé la surprise à l'automne 2010 en annonçant détenir 17,1% du capital d'Hermès et devenir ainsi le deuxième actionnaire du groupe familial. Il s'agit d'une opération stratégique. Car réussir à faire d'une autre de ses marques aujourd'hui en portefeuille (Céline, Fendi, Loewe) un deuxième Louis Vuitton est un challenge difficile même pour le leader du secteur. Hermès, en revanche, offre un positionnement « à part » dans l'univers du luxe et une croissance insolente ;
- Il est difficile de savoir si LVMH prendra le contrôle d'Hermès et quand. Hermès a toujours clamé sa volonté d'indépendance et cherche donc à se « défendre » face à cette intrusion ;
- Cette opération et celle sur Bulgari relancent également les grandes manoeuvres dans le secteur du luxe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Le marché de la haute joaillerie est en pleine recomposition : LVMH a acquis le n