
La Bourse de New York va tenter la semaine prochaine, peu chargée en indicateurs économiques, de se remettre des nombreuses déceptions de ces derniers jours aux Etats-Unis, mais pourrait aussi se montrer plus sensible à l'évolution de la crise en zone euro.
"C'est une période difficile", reconnaît Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
"Pour l'instant, on a encore le bénéfice du doute. On voit ce trou d'air mais on pense que les moteurs tournent encore", poursuit-il.
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a enregistré son cinquième recul hebdomadaire d'affilée, perdant 2,33% et terminant vendredi à 12.151,26 points.
Il a lâché plus de 5% depuis fin avril.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné sur la semaine 2,29% à 2.732,78 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 2,32% à 1.300,16 points.
"Il est difficile de trouver des indicateurs positifs", constate Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
"Même si les statistiques ne montrent pas que l'économie va se contracter, elles suggèrent un ralentissement, et les intervenants du marché s'ajustent à cette réalité", ajoute-t-elle.
La semaine a pourtant commencé par une séance positive. Après un week-end prolongé par un jour férié lundi, les investisseurs ont profité de spéculations sur un compromis entre responsables européens sur la crise grecque.
Mais l'attention du marché s'est ensuite reportée vers les indicateurs économiques américains, presque tous décevants: indice d'activité dans l'industrie, indice de confiance des ménages, commandes industrielles...
L'emploi a figuré en tête des inquiétudes. Vendredi, les statistiques mensuelles du marché du travail ont confirmé les craintes des investisseurs. Elles ont montré une hausse inattendue du taux de chômage à 9,1%, son plus haut niveau de l'année, et des créations d'emplois trois fois plus faibles qu'espéré.
"La grande question, c'est de savoir si c'est temporaire, ou si c'est une nouvelle détérioration. Tout ce qu'on sait pour le moment, c'est que les chiffres de créations d'emplois sont insuffisants, non seulement pour faire baisser le taux de chômage, mais même pour satisfaire la demande naturelle liée à la démographie", relève Gregori Volokhine.
"C'est cela qui inquiète, d'autant plus qu'à Washington, la préoccupation est maintenant de lutter contre les déficits budgétaires", note-t-il.
Après cette semaine intense en indicateurs économiques, les prochains jours s'annoncent bien plus calmes.
Les investisseurs réagiront, mercredi, au Livre Beige, rapport de conjoncture que publie la banque centrale avant chacune de ses réunions. Jeudi, les chiffres des inscriptions au chômage et de la balance commerciale seront scrutés, avant vendredi une estimation de la confiance des ménages mesurée par l'université du Michigan et un point sur les prix à l'importation.
"Les semaines pauvres en indicateurs ont de quoi rendre nerveux, parce qu'on ne sait jamais ce qui va influencer le marché", prévient Gina Martin.
Les annonces et rumeurs concernant la crise grecque pourraient donc continuer à souffler le chaud et le froid, d'autant que la semaine sera marquée par une réunion de la banque centrale européenne jeudi. Les investisseurs suivront aussi les discussions à Washington sur un relèvement du plafond de la dette.