
La Bourse de Paris a terminé la séance vendredi à l'équilibre (+0,02%), hésitant entre l'inquiétude sur la vigueur de l'économie mondiale après la remontée du taux de chômage aux Etats-Unis et le soulagement né de l'avancée des négociations sur la Grèce.
A la clôture, l'indice vedette a pris à peine un point pour s'inscrire à 3.890,68 points, dans un volume d'échanges de 3,06 milliards d'euros.
Sur les autres grandes places européennes, la tendance était plus nettement dans le vert: à Francfort, le Dax a gagné 0,49% et à Londres le Footsie s'est adjugé 0,12%. L'Eurostoxx 50 a progressé de 0,13%.
Après une matinée sans grand allant, le marché parisien a par la suite vécu un après-midi agité avec l'annonce coup sur coup du chiffre américain sur l'emploi en mai, statistique mensuelle très suivie par les investisseurs, et les avancées positives sur le dossier grec.
La situation de l'emploi aux Etats-Unis s'est dégradée en mai avec un ralentissement plus important que prévu des embauches et une remontée du taux de chômage à 9,1%, au plus haut depuis décembre 2010.
Le marché a aussitôt nettement baissé mais le mouvement a été compensé par l'annonce peu après d'avancées dans les négociations entre la Grèce et ses bailleurs de fonds (UE et le FMI). La voie est ouverte à une nouvelle tranche de prêt pour Athènes ce qui écarte les risques de restructuration de la dette, qui faisaient si peur aux marchés et pesaient nettement sur les valeurs bancaires.
Dans les salles de marché, on souligne que le chiffre américain sur l'emploi s'inscrit après une série d'indicateurs macroéconomiques moroses et qui font craindre un ralentissement de la croissance américaine.
Et certains d'évoquer le risque de scénario de "double dip" c'est-à-dire d'une rechute de l'activité. "Les marchés doivent intégrer un risque de rechute", explique Christian Parisot. "Il est certes encore faible mais face à une politique budgétaire restrictive, la croissance américaine pourrait rester faible au 2e et 3e trimestre", a-t-il dit.
Pour les analystes d'ING le ton est plus optimiste. Certes le chiffre était mauvais mais il s'explique surtout par la hausse des prix de l'énergie qui ont pesé sur la consommation, les bénéfices des entreprises et par ricochet sur l'emploi. Aujourd'hui la situation a changé et il y a des raisons de rester optimistes car les prix de l'energie ont récemment baissé de 10%, ajoutent-ils.
Les valeurs bancaires ont nettement rebondi profitant des annonces positives sur la Grèce.
Le Crédit Agricole gagnait 2,17% à 10,58 euros, BNP Paribas (+2,18% à 53,55 euros) et la Société Générale (+1,95% à 40,98 euros). Dexia s'adjugeait 1,35% à 2,40 euros.
Parmi les belles performances de la cote, on note Peugeot (+2,10% à 28,18 euros), le groupe profitant de sa nouvelle position de leader en France ayant détrôné Renault en termes de ventes en France.
STMicroelectronics, qui avait pâti des mauvaises nouvelles sur Nokia, reprenait quelques couleurs (+ 1,06% à 7,52 euros).
Total, première capitalisation du CAC 40, reculait pour la troisième séance consécutive (-0,93% à 38,28 euros), affecté par le repli des cours du pétrole qui perdait près de 2 dollars à moins de 99 dollars le baril à New York. Des prises de bénéfices pesaient sur Maurel Prom (-0,93% à 17,02 euros), qui avait fortement progressé au cours de la semaine.