(AOF / Funds) - "A l'aube de la saison estivale, les investisseurs attendent la publication des derniers indicateurs avancés pour être fixés quant au ralentissement de l'économie mondiale. Les dernières statistiques ont été uniformément décevantes et traduisent la décélération de l'activité. Cette semaine verra la publication des sondages ISM américain et PMI britannique, sans oublier le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis qui constitue la grande incertitude du moment. La fin du printemps dans l'hémisphère nord a été décevante", note JP Morgan AM.
"Les marchés actions évoluent sans conviction avec de faibles volumes orientés à la baisse. Le momentum a considérablement diminué, à un point qui rappelle les niveaux extrêmes du début des années 1930 sur les marchés américains, d'après un analyste sell-side, ce qui est tout sauf rassurant."
"Il est pour le moins ironique de noter que la classe d'actifs ayant bénéficié d'un quelconque momentum ces dernières semaines a été le marché obligataire américain, les rendements des bons du Trésor à 10 ans s'étant contractés de 50pb depuis mi-avril pour s'établir à 3,06%. On aurait pu penser qu'un des effets secondaires du QE2 aurait été une hausse de l'appétit pour le risque, les investisseurs étant incités à prendre des primes de risque élevées du fait de la compression des niveaux de volatilité."
"De surcroît, les taux réels à court terme étant négatifs sur la plupart des marchés (à l'exception notable de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal), les banquiers centraux auraient pu s'attendre à un regain d'appétit pour le risque et à un allongement des horizons d'investissement. Mais la réalité est que les investisseurs se sont manifestement contentés de fluctuations étroites sur les marchés, bien que l'accroissement de la liquidité induit par la politique des banques centrales ait contribué à réduire les niveaux de volatilité."
"Cela laisse à penser, et c'est pour le moins ironique, que les marchés sont probablement victimes d'une extrême aversion aux pertes, exactement l'opposé de l'objectif recherché par les banques centrales. Cette aversion ne se limite pas qu'aux marchés financiers. La baisse du niveau d'endettement des ménages constitue probablement une réponse parfaitement rationnelle (n'en déplaise aux banques centrales) à la baisse des taux d'intérêt."
"En octobre 2010, d'après le président de la Fed, Ben Bernanke, plus de 20% des emprunteurs avaient une dette supérieure à la valeur de leur maison et, pour un tiers d'entre eux, l'endettement représentait plus de 90% de la valeur de leur maison. La peur de perdre son toit et la poursuite de la baisse des prix immobiliers expliquent certainement cette diminution de l'endettement hypothécaire, malgré un pouvoir d'achat immobilier au plus haut."
"Notre sentiment est que tout cela pourrait se détériorer à l'approche de la fin du QE2. Compte tenu de notre moindre conviction à l'égard des actifs risqués, nous avons calibré notre allocation d'actifs de manière à ce que le risque ex-ante de NOS portefeuilles soit inférieur de 20% à notre moyenne de long terme. Cependant, le mois dernier, le risque réalisé est ressorti inférieur de 25% à nos mesures ex-ante, contribuant à atténuer nettement le dernier pic de volatilité !"
"Les risques macro-économiques sont à présent bien connus et semble-t-il compris par l'ensemble des investisseurs, les inquiétudes portant sur la zone euro, la fin du QE2, le resserrement monétaire chinois, la rupture des chaînes d'approvisionnement au Japon, qui se traduisent toutes par la crainte grandissante d'un ralentissement mondial marqué. Mais le prochain mouvement des marchés pourrait être orienté à la hausse si les prochaines statistiques macro-économiques montraient des améliorations à court terme, compte tenu du pessimisme ambiant."
"L'ENVIRONNEMENT reste donc incertain pour l'investissement, mais les primes de risque élevées et la compression de la volatilité militent néanmoins pour rester significativement (et non plus pleinement) investi. Nous restons nerveusement surpondérés en actions, en privilégiant l'Amérique du Nord ainsi que les marchés émergents."
"Selon un analyste sell-side, la taille de l'économie indonésienne ne représentait en 2000 que 3,5% de l'économie japonaise (en dépit d'une superficie cinq fois supérieure). Dix ans plus tard, son PIB équivaut à 20% du PIB japonais, alors même que la roupie indonésienne s'est dépréciée de 3,5% par an par rapport au yen."