La consommation continue de payer un lourd tribut à l'inflation aux Etats-Unis, où la hausse des prix entraîne une stagnation du pouvoir d'achat des ménages, selon des chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Commerce.
En avril, la hausse des dépenses de consommation des ménages a ralenti à 0,4% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, indique le ministère.
Ce chiffre est conforme à la prévision médiane des analystes. Cependant, compte tenu d'une inflation de 0,3% en avril, la consommation n'a progressé que de 0,1% en termes réels, comme en mars.
Ce chiffre semble indiquer que la nette décélération de la consommation des ménages - moteur traditionnel de la croissance du PIB américain - observée au premier trimestre se poursuit au deuxième.
Depuis le début de l'année, la consommation a progressé tous les mois de 0,1% en termes réels, à l'exception de février, où sa hausse avait été de 0,4%, indiquent les chiffres du ministère.
Selon le département du Commerce, les revenus des ménages ont augmenté de 0,4% en avril, soit autant qu'en mars, et un peu moins que le pensaient les analystes, qui avaient estimé la hausse à 0,5%.
Du fait de prélèvements plus importants qu'en mars, leur revenu disponible n'a augmenté que de 0,3%. En termes réels, c'est le deuxième mois d'affilée qu'il stagne, après un recul de 0,1% en février.
En glissement annuel, l'inflation s'est nettement accélérée, selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE) publié également vendredi par le département du Commerce.
La hausse des prix a en effet atteint 2,2%, contre 1,8% en mars, selon cet indice qui sert de référence à la banque centrale (Fed) et dépasse maintenant le niveau maximal d'inflation que celle-ci juge souhaitable (autour de 2,0%).
L'inflation n'était que de 1,0% à son point bas en novembre, mais sa poussée ininterrompue sur les cinq derniers mois n'inquiète guère la Fed.
Jugeant que la poussée de l'indice générale des prix est surtout liée à la flambée des cours du pétrole (et des autres matières premières), elle estime que celle-ci ne devrait être que temporaire.
Certes, l'inflation de base (hors alimentation et énergie) progresse depuis décembre, mais elle reste encore contenue aux yeux de la banque centrale: elle a atteint 1,0% sur un an en avril, ce qui reste encore inférieur à son niveau de septembre où elle était de 1,1%.
En glissement mensuel, l'inflation mesurée par l'indice PCE a ralenti pour la première fois depuis décembre, ce qui pourrait être le signe d'un début d'apaisement de la hausse des prix.