Les Bourses européennes ont souffert lundi de la résurgence de la crise de la dette en zone euro, et des risques de paralysie du trafic aérien après l'éruption d'un volcan en Islande.
L'Eurostoxx 50 a terminé en baisse de 1,90%, le Dax à Francfort de 2,0%, le Footsie à Londres de 1,89% et le CAC 40 à Paris de 2,10%.
Sur les Bourses des pays méditerranéens, l'Ibex a cédé 1,41% à Madrid et le FTSE Mib a chuté de 3,32% à Milan.
Alors que les inquiétudes se concentraient jusqu'à très récemment sur le seul cas grec et la question de la restructuration de la dette, elles viennent de se propager à d'autres pays fragiles de la zone euro, dont l'Espagne.
La quatrième économie de la zone euro a été traversée ce week-end par un mouvement de contestation inédit contre le chômage et la crise économique, alors que se tenaient dimanche des élections locales qui ont vu perdre les socialistes au pouvoir.
Cette défaite politique pourrait relancer les inquiétudes "sur la capacité du gouvernement à poursuivre les réformes permettant de lutter contre un emballement de la dette", relevaient François Duhen et Benoît Rodriguez, du CM-CIC Securities, alors que "les investisseurs réclament plus d?austérité afin de s?assurer que la dette restera soutenable à long terme".
Le spectre d'une "crise de la dette espagnole" fait peur aux investisseurs car un sauvetage comparable à celui de la Grèce coûterait probablement plus de 300 milliards d'euros, estime pour sa part Arnaud Poutier d'IG Markets.
Ces événements surviennent au mauvais moment, alors que les agences de notation refont parler d'elles en mettant la pression sur les pays fragiles.
Vendredi, Fitch a dégradé de trois crans la note de la Grèce, puis dans la nuit de vendredi à samedi, ce fut au tour de Standard & Poor's d'annoncer une possible dégradation de la note de l'Italie dans les mois qui viennent, jugeant les perspectives de croissance faibles et craignant que Rome ne parvienne pas à réduire sa dette publique.
Dans le sillage de ce regain de tensions, l'euro a chuté face au dollar, évoluant sous le seuil de 1,40 dollar pour la première fois depuis plus de deux mois.
La publication de mauvais indicateurs en zone euro décevants n'a pas mis de baume au coeur des investisseurs. La croissance de l'activité privée a nettement ralenti en mai, tombant à son plus bas niveau depuis sept mois. En France, la croissance de l'activité a ralenti en mai à un plus bas niveau depuis deux mois.
Autres sources d'inquiétudes: la croissance de l'activité manufacturière chinoise a ralenti en mai à un plus bas depuis 10 mois, selon l'indice PMI de la banque HSBC et l'éruption d'un volcan islandais fait craindre aux investisseurs une paralysie comme celle causée par l'Eyjafjoell en 2010. Premières touchées, les valeurs des compagnies aériennes ont toutes fortement baissé, cédant entre 4% et 5%.