Les marchés actions américains devraient prolonger leur baisse. La publication d'indicateurs économiques mitigés aux Etats-Unis ne rassure pas des investisseurs inquiets des conséquences de la crise grecque sur l'économie européenne. De plus, les craintes d'un nouveau tour de vis monétaire en Chine et, plus globalement dans les pays émergents, risquent une nouvelle fois de pénaliser Wall Street. Au chapitre des valeurs, Cisco, qui a dévoilé des perspectives décevantes, sera très entouré. A 15h, les futures sur S&P500 et Nasdaq 100 cèdent respectivement de 5,60 et 10,60 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont finalement perdu environ 1%. Mal orientés en début de séance en raison des mauvais résultats de Disney, les indices ont creusé leurs pertes en seconde partie de séance. Cette évolution s'explique par la baisse des matières premières, dont le pétrole, qui a pesé sur les valeurs qui y sont exposées, comme Alcoa ou ExxonMobil. La hausse du dollar a aussi été un élément défavorable. L'indice Dow Jones a clôturé en repli de 1,02% à 12 630,03 points tandis que le Nasdaq Composite a cédé 0,93% à 2845,06 points.
Les chiffres macroéconomiques
434 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées durant la semaine du 7 mai aux Etats-Unis. Les économistes visaient 430 000. Le chiffre de la semaine précédente a été révisé de 474 000 à 478 000.
Les ventes au détail aux Etats-Unis au mois d'avril ont progressé de 0,5% contre un consensus de +0,6%. Elles avaient augmenté de 0,4% au mois de mars.
Les prix à la production ont progressé de 0,8% en avril contre un consensus de +0,6%. Ils avaient augmenté de 0,7% en mars.
Les stocks des entreprises pour mars seront dévoilés à 16h.
Les valeurs à suivre
CISCO
L'équipementier de réseaux Cisco a présenté des résultats supérieurs aux attentes, mais a abandonné sa prévision de croissance annuelle des ventes de 12% à 17% à long terme. Au troisième trimestre, clos fin avril, son bénéfice net a reculé de 17,6% à 1,8 milliard de dollars, soit 33 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 42 cents, supérieur de 5 cents au consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a atteint 10,9 milliards de dollars, en croissance de 4,8%. Le consensus s'élevait à 10,86 milliards de dollars.
KOHL
Kohl a publié un bénéfice net de 211 millions de dollars au premier trimestre, soit 73 cents par action, en ligne avec les attentes des analystes. L'an dernier, le groupe de distribution avait dégagé un résultat de 199 millions de dollars, soit 64 cents par action. Les recettes se sont appréciées de 3% à 4,16 milliards de dollars là où le marché attendait un chiffre de 4,26 milliards. La croissance organique se chiffre de son côté à 1,3%.
TYSON FOODS
Tyson Foods a annoncé aujourd'hui le lancement d'un programme de rachat d'actions visant 22,5 millions d'actions de classe A du groupe. « Nous avons confiance dans les performances de notre société et nous saisissons cette opportunité pour offrir un retour de capitaux aux actionnaires », a déclaré Donnie Smith, PDG du groupe. Le 10 mai 2011, le capital de Tyson Foods était composé de 309,5 millions d'actions de classe A.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.