L'OCDE, qui a révisé en baisse lundi sa prévision de croissance pour 2011 en Italie à 1,2%, a appelé Rome à adopter des réformes structurelles pour renforcer le potentiel de croissance et à poursuivre sur la voie de la réduction du déficit public.
Dans son étude économique sur l'Italie, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) souligne que la "vigueur de (la) reprise est incertaine" dans la péninsule et qu'"il serait judicieux de ne pas tabler sur une expansion plus rapide que la croissance médiocre observée dans les dix ans qui ont précédé la crise".
Un constat qui a amené l'organisation à légèrement revoir à la baisse sa prévision de croissance 2011 pour l'Italie à 1,2%, alors qu'elle tablait en novembre sur 1,3%. Pour 2012, l'OCDE table toujours sur 1,6%.
Le gouvernement italien a revu de son côté mi-avril sa prévision pour 2011 à 1,1% contre 1,3%. L'an dernier, la croissance s'est élevée à 1,3% en Italie.
"Il faudra attendre 2013-2014 pour que le PIB retrouve son niveau antérieur à la crise", estime l'OCDE.
Au cours d'une conférence de presse à Milan, le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, a appelé le gouvernement à adopter des réformes structurelles "indispensables pour promouvoir une croissance plus soutenue".
Arguant que la croissance italienne est "dans la moyenne européenne" et que d'autres pays, comme la France ou la Grande-Bretagne, ont une croissance plus élevée mais un déficit public beaucoup plus important, le ministre de l'Economie Giulio Tremonti a toutefois assuré que le gouvernement "voulait faire beaucoup plus et le fera".
L'OCDE, selon laquelle Rome a "déjà pris d'importantes initiatives", notamment au niveau de la libéralisation de l'énergie ou de l'enseignement supérieur, doit adopter des mesures pour assouplir le marché du travail, améliorer les conditions pour les entreprises et l'innovation, ou encore stimuler la concurrence.
M. Gurria a notamment souligné le besoin d'améliorer la gouvernance et d'augmenter les frais d'inscription dans les universités. Mais la ministre de l'Education Mariastella Gelmini a estimé qu'une telle augmentation, très impopulaire, n'était pas nécessaire.
L'OCDE estime en outre qu'"un autre défi urgent à relever" est celui de la réduction du déficit public même s'il s'est "moins creusé que dans bien d'autres pays à la faveur de la politique budgétaire responsable" du gouvernement.
"L'Italie jouit d'une bonne crédibilité sur les marchés", a jugé M. Gurria mais il reste, selon l'OCDE, "essentiel de prendre des mesures visant à rapprocher le budget de l'équilibre", alors que les marchés sont devenus "plus sensibles au risque souverain".
"La nervosité des marchés (...) impose plus que jamais une réduction soutenue de la dette publique", a encore préconisé l'organisation. La dette italienne, qui atteint près de 120% du PIB, est l'une des plus élevées du monde en valeur absolue.
L'Italie, dont le déficit s'est élevé à 4,6% du PIB en 2010, s'est déjà engagé auprès de Bruxelles à parvenir à un quasi équilibre budgétaire (déficit de 0,2%) en 2014. "Nous tiendrons notre parole", a assuré M. Tremonti.
Mais ceci impliquera de nouvelles fortes réductions des dépenses qui inquiètent déjà les Italiens, alors qu'une cure d'austérité impopulaire de 25 milliards d'euros a été adoptée l'été dernier.