(AOF / Funds) - "Petite surprise du côté de la BCE, qui n'a finalement pas utilisé la clé strong vigilance pour annoncer une hausse des taux en juin. Et le ton de la conférence de presse a été globalement plus dove que ce que l'on attendait. La hausse de l'euro a visiblement joué un rôle dans la décision de jeudi. La devise européenne s'était en effet fortement appréciée depuis que la BCE avait fait comprendre qu'elle allait changer de cap monétaire. Or une hausse de la devise est équivalente, en économie ouverte, à un durcissement monétaire", notait Natixis vendredi.
"Il semble que la BCE veuille vraiment montrer qu'elle ne s'est pas engagée dans une série de hausses de taux. Certains se demandent si les commentaires de JC Trichet ne sont pas en partie liés à la crise budgétaire en zone euro, au sens où un durcissement monétaire trop rapide pourrait compliquer sérieusement la tâche des pays périphériques, embarqués dans des politiques budgétaires extrêmement restrictives."
"Mais cela ne semble pas évident : les derniers chiffres publiés en zone euro laissent plutôt entendre que l'activité a déjà atteint un plus haut, et qu'elle pourrait désormais ralentir. Par ailleurs, l'inflation, avec des hypothèses assez conservatrices sur le prix du pétrole, reviendra d'ici la fin de l'année dans les clous (à noter que si la tendance des derniers jours se poursuit, chute de presque 20 dollars du prix du baril de Brent, les prochains chiffres d'inflation seront encore plus faibles que prévus actuellement)."
"La BCE peut donc légitimement (sans qu'on lui fasse de procès en crédibilité) prendre son temps pour augmenter ses taux. Les contrats euribor ont évidemment accueilli chaleureusement les commentaires de JC Trichet et ont significativement surperformé leurs homologues US."