(AOF / Funds) - "Ce mois-ci, l'élément clef a été la rétrogradation des actions de 2 (sur-pondération) à 3 (neutre) du fait d'éléments négatifs et des menaces qui s'annoncent à l'horizon. Sur le plan macro-économique, nous avons baissé NOS notes sur la reprise économique un peu partout dans le monde, tout comme le FMI l'a fait de son côté. En effet, dans la plupart des pays, la consommation stagne et l'immobilier ne redémarre pas. Les chiffres sont tout particulièrement faibles au Royaume-Uni où les dernières données sur les ventes au détail se sont montrées très décevantes", note Barings.
"Mais la situation n'est guère meilleure ailleurs en Europe ou en Amérique du Nord. Les consommateurs ne semblent pas prêts à réduire leur épargne ou à s'endetter plus alors que les hausses de salaire restent modestes et que le revenu disponible est amputé par la hausse des coûts de l'énergie."
"Du coup, l'industrie reste le principal moteur de la croissance et de fait, de nombreux secteurs industriels sont en pleine expansion en Allemagne comme dans de nombreux autres pays occidentaux. Cette croissance est essentiellement le fruit de la reconstitution des stocks, tendance qui devrait maintenant ralentir, et ce alors que les dépenses d'investissement restent faibles en Occident."
"A cela, il convient encore d'ajouter le poids du secteur public. Dans tous les pays occidentaux, et pas seulement pour les plus endettés d'entre eux, une plus grande austérité budgétaire est à l'ordre du jour pour les prochaines années. Même si, pris isolément, aucun de ces éléments n'est désastreux, la croissance va rester faible et le point haut est sans doute déjà derrière nous."
"L'autre menace vient de l'inflation chinoise et de ses conséquences pour l'Occident. A 5,4% de hausse, les derniers chiffres ont déçu. La Chine a annoncé dans la foulée un relèvement des réserves obligatoires. Nous supposons que d'autres mesures sont déjà envisagées et que de nouvelles hausses des taux chinois sont probables. Parallèlement, en Europe, et pour la première fois, la BCE a relevé ses taux, mouvement suivi par la Banque de Suède."
"La tension s'aggrave entre les pays en expansion de l'Europe du Nord et ceux de la périphérie dont la situation est de plus en plus difficile. Le Portugal a d- se résigner à accepter un plan de sauvetage. Malheureusement, la volonté politique de soutien a été quelque peu mise à mal par le résultat des élections finlandaises en faveur du parti des euros sceptiques. Des tensions similaires existent aussi en Allemagne."
"Les modalités de tout nouveau plan de sauvetage pour les pays les plus faibles risquent d'être plus difficiles à envisager ce qui renforce le risque de défaut de paiement ou de situations ingérables. En conséquence, ces dernières semaines ont vu la hausse des spreads sur la dette souveraine des pays périphériques."
"Nous devons également prendre en compte l'éventuelle fin, prévue pour fin juin, de la politique américaine QEII. Pour le moment, il n'y a aucun consensus sur un programme de remplacement. Il va donc sans doute falloir plusieurs mois pour mesurer si l'économie américaine est suffisamment solide pour s'en passer et nous serions plus confiants là-dessus si les bilans des banques s'amélioraient."
"Parallèlement en Europe, la BCE s'engage vers une normalisation des taux alors que là non plus, les bilans bancaires ne sont pas encore très solides. Nous pensons donc qu'il convient d'être prudent tant que ces problèmes ne seront pas résolus, tant que les banques ne seront pas prêtes à prendre plus de risques, tant qu'il n'y aura pas d'annonce pour un nouveau QEII."
"Au Royaume-Uni, nous avons au moins l'assurance que la Banque d'Angleterre ne fera vraisemblablement rien d'ici la fin de l'année. L'ENVIRONNEMENT général parait particulièrement faible. La Banque d'Angleterre a pourtant besoin que la pression inflationniste baisse et les fortes restrictions fiscales auraient d- faire baisser les taux d'inflation. Aussi les perspectives pour le reste de l'année restent-elles très incertaines."
"Des perturbations importantes pourraient découler des événements suivants, isolés ou combinés : cours du pétrole supérieurs à 120 dollars le baril, dette souveraine européenne, fin du plan QEII, faiblesse des bilans bancaires, inflation chinoise. Les cours des actions sont relativement élevés. Au mieux, avec des perspectives mitigées sur les perspectives de bénéfices, les Bourses semblent à leur juste prix. Certaines places, comme la Bourse américaine, paraissent néanmoins un peu chères."
"A ces niveaux de valorisation, il n'est pas certain qu'il y ait une marge de résistance avec des bénéfices décevants fruits du ralentissement de la reprise. Nous avons donc rétrogradé les actions. Nous avons également baissé la note de Hong Kong, et ce essentiellement du fait des niveaux de valorisation. L'industrie ayant aussi déjà bien progressé, nous avons également baissé la note de ce secteur. Ces deux notes abaissées réduisent quelque peu notre position cyclique."
"Sur les taux, nous avons revalorisé les obligations privées à 3, les spreads s'étant un peu creusés. Nous avons baissé la note des obligations européennes qui souffrent de la crise des pays périphériques et remonté à 3 celle des obligations allemandes. Nous n'avons procédé à aucun changement sur les devises."