(AOF / Funds) - Revenant sur les évènements au Japon, Mandy Chan, gérante du fonds HSBC GIF Chinese Equity, estime que "c'est l'impact sur les constructeurs automobiles chinois qui a été le plus visible, en raison des difficultés d'approvisionnement des composants venus du Japon. C'est notamment le cas de la co-entreprise Nissan et Honda en Chine dont les usines couvrent environ 15% de leurs besoins en composants par des importations du Japon. Par conséquent, la production devrait ralentir en mai, ces usines ne disposant que de deux mois de stock environ".
"Nissan et Honda nous ont déjà prévenus qu'ils réduiraient la production de moins de 10% au mois de mai. Le marché prévoit un retour à la normale de la production d'énergie au Japon, touchée par les dommages causés aux centrales nucléaires par le tremblement de terre, d'ici trois à six mois."
"Cependant, en cas de retard, les ventes de Nissan et Honda en Chine pourraient en pâtir davantage. Le fonds reste optimiste à l'égard du secteur automobile chinois, et heureusement, il n'est pas exposé aux constructeurs automobiles qui ont été affectés par les difficultés d'approvisionnement en composants. Cela dit, le fonds a commencé à évaluer les sociétés impactées par le tremblement de terre, car leurs valorisations sont devenues relativement plus intéressantes après la récente correction."
"Le secteur de la pétrochimie en Chine verra ses marges bénéficiaires augmenter, car près de 30% de la capacité de raffinage du Japon a été interrompue. La production touchée au Japon équivaut à environ 5% de la capacité de raffinage totale de l'Asie. Ceci devrait avoir des effets bénéfiques sur les valeurs détenues par le fonds dans les sociétés de pétrochimie."
"La Chine a récemment augmenté son taux de réserve ainsi que ses taux directeurs pour la quatrième fois depuis la fin de la crise financière mondiale. La Chine devrait s'assouplir au cours du second semestre en raison d'une série de facteurs externes et internes. D'un point de vue mondial, la politique de resserrement de la Chine devrait être moins agressive si la croissance des principaux pays développés ralentit en raison de la hausse du cours du pétrole."
"Par exemple : la hausse du prix du pétrole se répercutera sur la croissance américaine et réduira la demande. Selon les modèles économiques, si le prix du pétrole augmente de 10%, la croissance du PIB des Etats-Unis diminuerait d'environ 0,2% car près de 5% du revenu disponible est consacré à la consommation d'énergie. Ainsi, au vu des incertitudes qui règnent sur la croissance mondiale, la Chine devrait sans doute assouplir sa politique de resserrement monétaire."
"Sur le plan interne, nous pensons que la Chine devrait atténuer son resserrement car la pression inflationniste commence à peser alors que la masse monétaire se réduit. En outre, la hausse du prix des denrées alimentaires est désormais sous contrôle car la production agricole chinoise couvre 95% des besoins du pays ; les importations sont donc minimes. Nous pensons que le resserrement s'est concentré essentiellement sur les frais prélevés à l'achat."
"Nous prévoyons un à deux pics de taux d'intérêt au cours du premier semestre car la hausse du taux d'inflation devrait se poursuivre au cours des deux prochains mois pour atteindre son plus haut niveau au deuxième trimestre, soit entre 5,8 et 6%. Outre le contrôle de la liquidité dans le système bancaire, d'autres hausses du taux de réserve obligatoire de la banque centrale seront également utilisées pour annihiler les flux de change entrants et absorber la liquidité issue de l'arrivée à échéance des bons de la Banque populaire de Chine. C'est pourquoi, si le marché saisit les intentions qui se cachent derrière les hausses de taux de réserve, il ne devrait pas interpréter ces mouvements de manière trop négative."
"Les exportations chinoises ont augmenté de seulement 2,4% en février, soit largement en dessous des 27% prévus globalement. La faiblesse de la croissance par rapport aux prévisions est en grande partie due à la distorsion causée par les vacances du Nouvel an chinois en février. Les exportations chinoises ont continué d'augmenter de 10% au cours des deux premiers mois. Le fonds reste positif à l'égard du secteur du transport par conteneurs en Chine en 2012 car la demande devrait repartir et la capacité peine à suffire."
"Mais comme indiqué précédemment, le fonds achètera uniquement des titres de ce secteur lors des périodes baissières. Le mois prochain pourrait être une bonne opportunité d'achat. Les sociétés de conteneurs de transport négocieront les tarifs du fret transatlantique avec leurs clients au mois de mai et le marché pourrait être déçu de l'issue des négociations. Si les valorisations de ces actions sont corrigées et deviennent plus attractives, le fonds pourrait augmenter son exposition."
"La Chine a réservé 10 milliards RMB de subventions à la restructuration de logements ruraux. Ce financement créera bien évidemment une hausse de la demande de ciment en Chine. En 2010, la Chine a construit 5,8 millions de logements économiques. Pour 2011, le gouvernement table sur la construction de 10 millions de logements, ce qui représente à peu près la moitié de la surface commercialisable en Chine. Dans le cadre du douzième plan quinquennal, le gouvernement prévoit d'en construire 36 millions supplémentaires."
"Ceci compenserait le possible ralentissement de la demande de ciment émanant des constructions résidentielles privées car la Chine continue à appliquer des mesures de resserrement pour contenir la hausse exponentielle des prix de l'immobilier. Si l'on ajoute la demande de développement d'infrastructure et la croissance des investissements immobilisés et des prêts bancaires, les perspectives du secteur du ciment sont très prometteuses. Nous prévoyons une hausse de 10% des investissements immobilisés pour 2011."
"Depuis le début de l'année, le cours des actions des cimentiers chinois a augmenté de 30 à 60%, surpassant de loin l'indice général du marché et contribuant de manière positive aux performances du fonds. Malgré ce rebond, les valorisations des actions de ce secteur restent très raisonnables et s'échangent à un cours 10 à 12 fois inférieur aux profits prévus. Le fonds reste optimiste en raison de la forte demande alliée à des restrictions de l'offre dues aux faibles capacités. Ceci a provoqué une forte hausse des marges bénéficiaires des producteurs de ciment et le prix de vente moyen a grimpé plus que prévu."
"Le cours des actions des banques chinoises a rebondi après l'annonce de bénéfices records en 2010. En réalité, le fonds était alors en surpondération lorsque les résultats ont été annoncés. Au cours des derniers mois, le fonds avait progressivement augmenté sa pondération dans les valeurs bancaires en prévision de résultats records. Les bénéfices élevés s'expliquent par une hausse des marges nettes. Les mesures de l'Etat pour contrôler le prêt ont renforcé le pouvoir de négociation des banques, qui prêtaient alors à un taux inférieur au taux d'intérêt de référence."
"Cependant, suite au resserrement, les banques prêtent aujourd'hui à un taux supérieur au taux de référence dans la plupart des dossiers de nouveaux prêts, ce qui a fait exploser leurs marges bénéficiaires. Le fonds a bénéficié des récentes performances des valeurs bancaires. Selon nous, les bénéfices des banques au premier trimestre devraient de nouveau être importants. En outre, les provisions supplémentaires pour créances douteuses à enregistrer pour les prêts concédés aux autorités publiques locales qui financent les véhicules sont largement inférieures aux prévisions."
"En juin 2010, les autorités de réglementation ont demandé aux banques d'enregistrer des provisions supplémentaires pour ces prêts, ce qui a provoqué une vague d'inquiétude parmi les investisseurs, car une hausse des provisions a des répercussions sur les bénéfices des banques. Sur l'ensemble des prêts en cours des banques chinoises, entre 13 et 14% servent à financer des véhicules des autorités locales. Suite à la révision imposée par les autorités de réglementation, les banques estiment que seuls 5 à 10% de provisions supplémentaires suffiront pour les 13 à 14% de ces prêts privés de garantie ou de trésorerie pour ces projets respectifs. Qui plus est, la provision peut s'étaler sur plusieurs années, ce qui réduirait l'impact sur la croissance des bénéfices des banques en 2011."