La Bourse de New York a fini en hausse mercredi, encouragée par la politique monétaire généreuse de la banque centrale américaine: le Dow Jones a gagné 0,76% tandis que le Nasdaq (+0,78%) s'est élevé au plus haut depuis plus de dix ans.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 95,59 points à 12.690,96 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 22,34 points à 2.869,88 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 est monté de 0,62% (8,42 points) à 1.355,66 points.
Le Dow Jones et le S&P 500 terminent à des niveaux inédits depuis respectivement mai et juin 2008. Le Nasdaq franchit lui son pic de 2007 et clôture à un sommet depuis décembre 2000, en plein éclatement de la bulle technologique.
"La politique de l'argent facile continue de favoriser le marché boursier", a résumé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Hésitant en matinée, le marché new-yorkais s'est orienté à la hausse après la diffusion du communiqué de la banque centrale américaine.
La Fed a confirmé que non seulement elle maintenait son taux directeur proche de zéro pour soutenir la reprise, mais aussi qu'elle ne comptait pas le relever de sitôt.
Lors d'une conférence de presse inédite, le patron de la Fed, Ben Bernanke s'est montré rassurant, se disant "certain" de pouvoir revenir dans de bonnes conditions à une politique monétaire normale.
Element important pour le marché: une fois achevé en juin le programme actuel d'injections de liquidités, la banque centrale compte utiliser l'argent récupéré de titres financiers arrivés à échéance pour les réinvestir sur les marchés.
Les investisseurs n'ont pas cillé lorsque la Fed a annoncé qu'elle révisait à la baisse ses prévisions de croissance pour 2011, et en hausse celles d'inflation.
"La Fed est déterminé à sacrifier le dollar (affaibli par la politique de faible taux, ndlr) et l'inflation pour relancer l'économie. Cela veut dire toujours autant de liquidité sur le marché, et à un prix qui est quasi à zéro", a commenté un opérateur de marché d'une grande banque européenne.
"Si on regarde les trois derniers mois, on a eu des signes inflationnistes en Chine, on a eu le Japon, la Libye, la hausse des prix du pétrole. A chaque fois le marché a encaissé et est reparti à la hausse. On peut se demander ce qui va stopper cette progression", a-t-il relevé.
"Aujourd'hui, le risque, ce n'est pas d'être investi, mais d'être sous-investi", a estimé l'analyste.
Les échanges ont une nouvelle fois été animés par la publication d'un grand nombre de résultats d'entreprises pour le premier trimestre.
Parmi les sociétés à avoir affiché des performances meilleures qu'attendu, l'avionneur Boeing (+0,75% à 76,12 dollars), la société de services pétroliers Baker Hughes (+4,35% à 77,28 dollars), le producteur d'hydrocarbures Hess (+2,57% à 82,74 dollars) et l'agence de notation Moody's (+6,74% à 38,33 dollars) se sont distingués.
Le distributeur en ligne Amazon (+7,86% à 196,63 dollars) a déçu avec son bénéfice, mais les investisseurs ont retenu ses prévisions de ventes plus fortes qu'anticipé pour le printemps.
Le groupe pétrolier ConocoPhillips (-1,70% à 79,83 dollars) a été sanctionné en raison d'un bénéfice nettement moins bon que prévu, et le fabricant de composants Broadcom (-12,27% à 35,45 dollars) pour ses prévisions plus faibles qu'attendu.
Johnson & Johnson a gagné 0,95% à 65,57 dollars. Le groupe de pharmacie et d'hygiène va racheter le spécialiste américano-suisse des équipements chirurgicaux Synthes pour 21,3 milliards de dollars.
Le groupe pharmaceutique Merck, qui a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions pour cinq milliards de dollars, a pris 1,63% à 35,63 dollars.
Le marché obligataire a nettement baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,368% contre 3,320% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,463% contre 4,399% la veille.