Gilbert Dupont a réitéré sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 5,2 euros sur Havas après la publication du revenu du premier trimestre. Le bureau d'études souligne que la croissance organique de 6,8%, est supérieure sa prévision (6%) et à la croissance de Publicis (+6,5%) et d'Omnicom (+5,2%). « Il s'agit de la meilleure performance de Havas depuis le 3ème trimestre 2008 », précise-t-il.
Comme seul bémol de cette publication, l'analyste pointe la baisse de 33% du new business net à 384 millions d'euros malgré d'importants gains de budgets (Dell et Pfizer au niveau mondial notamment).
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
new business net : Le new business net correspond au budget publicitaire (ou revenu, selon les cas) annuel estimé des gains de budgets (ce qui inclut à la fois les nouveaux clients, les clients conservés après remise en compétition du budget, et les nouveaux produits ou marques gagnés auprès des clients actuels) moins le budget publicitaire (ou revenu, selon les cas) annuel estimé des pertes de budgets.
Le new business net est utilisé comme un indice de l'efficacité du développement de la clientèle et des efforts pour conserver les clients. Le new business net n'est pas un indicateur précis des revenus futurs. En outre, les méthodes pour déterminer les pertes et gains peuvent différer selon les groupes publicitaires.
Les points forts de la valeur
- Havas est l'un des leaders mondiaux dans les services marketing ;
- Le groupe bénéficie de positions importantes en Europe ;
- Le développement dans les pays émergents et le numérique sont deux relais de croissance significatifs ;
- La structure de bilan d'Havas est excellente. C'est l'une des agences les moins endettées ;
- David Jones, le nouveau directeur général du groupe et jusque-là PDG du réseau Havas Worldwide, jouit d'une bonne réputation dans le secteur ;
- Havas continue d'afficher une décote de plus de 20% par rapport à ses concurrents cotés. Le rattrapage en cours devrait se poursuivre tant que la reprise du marché publicitaire n'est pas invalidée.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe ne dispose que d'un seul réseau de taille mondiale (Havas Worldwide) quand ses concurrents en ont trois, voire quatre ;
- Les performances d'Havas restent inférieures à celles de ses concurrents en termes de rentabilité opérationnelle, notamment par rapport à Publicis ;
- Le portefeuille d'Havas manque de grands clients internationaux, ce qui rend le groupe plus dépendant des marchés locaux, les premiers touchés en cas de crise. Le groupe dépend fortement de la conjoncture européenne (60% de l'activité) ;
- La présence d'Havas dans les pays émergents, notamment en Asie, est encore trop faible par rapport à ses concurrents.
Comment suivre la valeur
- Havas donne traditionnellement très peu d'indications sur ses prévisions de croissance et encore moins de chiffres ;
- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, qui est étroitement liée à la conjoncture économique. C'est l'un des premiers secteurs à voir son activité aussi bien s'arrêter que redémarrer ;
- A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Il faut également surveiller le "net new business" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets minoré des pertes de budgets estimées ;
- Les intentions dans la communication de Vincent Bolloré, qui détient 32,9% du capital d'Havas et près de 30% des droits de vote du britannique Aegis, le premier réseau européen d'achats d'espaces, sont à suivre. Mais un rapprochement entre les deux sociétés semble désormais écarté ;
- Des acquisitions sont envisageables afin de combler le retard du groupe dans le numérique et dans les zones émergentes. Le groupe s'y est alloué un budget de quelque 750 millions d'euros. Les analystes estiment que des opérations pertinentes serviraient de catalyseur au titre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Selon le baromètre SRI-Capgemini Consulting, le chiffre d'affaires du secteur a été multiplié par trois au premier semestre 2010 en France. Les prévisions sont optimistes pour l'avenir alors que ce segment a mis du temps à démarrer. Aux Etats-Unis, l'Interactive Advertising Bureau (IAB) prévoit que, tous types confondus, elle pourrait représenter 15% des investissements publicitaires en ligne cette année. Or elle ne pesait que 3% du marché il y a seulement deux ans. Selon eMarketer, le marché pourrait représenter, à lui seul, 4 milliards de dollars en 2011 au niveau mondial. En France, le marché, beaucoup plus limité se situerait plutôt aux environs de 30 ou 40 millions d'euros pour l'année 2010. Le format qui tend à s'imposer est le pre-roll. Ce sont des spots similaires à ceux diffusés en télévision, mais plus courts (de 15 à 20 secondes en moyenne). Ils interviennent juste avant le démarrage d'une vidéo.