HSBC a relevé son objectif de cours sur Saint-Gobain de 45 à 60 euros et confirmé sa recommandation Surpondérer. Le broker estime que le marché est excessivement prudent sur la valorisation des perspectives de croissance des résultats du leader mondial des fabricants de matériaux de construction. Il souligne que la reprise des marchés résidentiels européens alimente une croissance cyclique déjà basée sur la demande structurelle en efficacité énergétique et sur l'industrialisation des marchés émergents.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Saint-Gobain, qui a longtemps donné l'impression d'un groupe multi-métiers fortement cloisonnés entre eux, a fortement évolué.
- Saint Gobain se recentre sur les métiers de l'Habitat depuis 2007.
- La cession de l'emballage de verre devrait booster la croissance organique pour atteindre un niveau plus conforme à celui des sociétés du secteur.
- Pierre-André de Chalendar, le PDG du groupe, souhaite que Saint-Gobain soit davantage positionné sur des produits à forte valeur ajoutée et entre lesquels des synergies peuvent être dégagées.
- La branche Distribution Bâtiment (45% du CA) bénéficie de l'enracinement local de ses implantations, ce qui lui procure une connaissance des besoins de ses clients sans équivalent et un fort pouvoir de négociation avec ses fournisseurs.
- Le groupe est présent dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine très porteur dans les pays matures de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, ce qui sécurise son avenir. Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur.
- Le groupe a été réactif face à la dégradation de son ENVIRONNEMENT en renforçant son plan de restructuration.
- Le groupe bénéficie de la forte croissance dans les marchés émergents.
- Grâce à la baisse des coûts, à la réduction du besoin en fonds de roulement, à son augmentation de capital réussie de 1,5 milliard d'euros et à un dividende 2008 versé à 65% sous forme d'actions, le groupe est parvenu à se désendetter de 3,1 milliards d'euros.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur de la construction est un de ceux qui a le plus souffert de la crise. Il affiche encore l'une des plus mauvaises performances en Bourse, sur fonds d'inquiétude sur le rythme de la reprise, notamment aux Etats-Unis.
- Les analystes attendent donc pour intégrer dans leurs prévisions les objectifs ambitieux de croissance affichés par le groupe pour 2011-2015.
- La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante (17% du chiffre d'affaires en 2009).
- Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence.
- L'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qui a été appliquée sur le cours de l'action.
Comment suivre la valeur
- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique.
- La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près.
- Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change.
- Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe.
- Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire.
- Le plan stratégique 2011-2015 et les objectifs de croissance qui y sont attachés pourraient réduire la décote du titre et entrainer une revalorisation boursière. Le groupe souhaite conquérir un statut de valeur de croissance.
- Verallia, l'activité conditionnement de Saint-Gobain, devrait être cotée en Bourse en 2011. Si cette opération est réalisée, elle renforcera la situation financière du groupe. Elle pourrait également être un catalyseur pour la valeur.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Moody's a modifié les perspectives du secteur des matériaux de construction en Europe, en les portant de «négatives» à «stables». Cela souligne que les conditions de crédit du secteur ne devraient ni s'améliorer ni se détériorer dans les douze à dix-huit mois qui viennent. La demande semble s'être stabilisée à un faible niveau au quatrième trimestre 2010 et la reprise de la construction résidentielle devrait autoriser une hausse graduelle des volumes en 2011. Néanmoins, un biais négatif est toujours associé à cette perspective stable car des zones de fragilité demeurent au sein de certains pays de la zone euro, comme l'Espagne, l'Irlande et la Grèce. La reprise économique y est lente et la dette toujours élevée. L'agence considère donc que la demande restera sous pression dans ces zones de marché. Sur le segment du ciment, après un recul de 3% de la consommation française en volume en 2010, le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) prévoit une reprise molle cette année : elle ne devrait pas dépasser les 2%.