La Bourse de Paris a terminé en forte baisse lundi (-2,35%), alors que l'intensification des craintes sur la dette des Etats-Unis et des pays de la zone euro a fait chuter le secteur financier un peu partout dans le monde.
Le CAC 40 a perdu 93,24 points pour s'inscrire sous les 3.900 points --pour la première fois depuis le 14 mars-- à 3.881,24 points dans un volume d'échanges de 4,402 milliards d'euros.
"La séance a été marquée par une série de mauvaises nouvelles sur la thématique de la dette", a résumé Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert gestion privée.
Le CAC 40 avait déjà ouvert dans le rouge, pénalisé par des spéculations persistantes sur une éventuelle restructuration de la dette grecque.
Il a creusé nettement ses pertes en milieu d'après-midi après une annonce de Standard & Poor's sur la dette des Etats-Unis.
L'agence d'évaluation financière a abaissé à "négative" la perspective d'évolution de la note de la dette du pays, invoquant des déficits budgétaires "très importants", le niveau d'endettement du pays, et l'absence d'une politique claire pour y remédier.
Et d'expliquer qu'il y avait une chance sur trois que les Etats-Unis perdent dans les deux ans leur précieux "AAA", la note maximale accordée par S&P, qui leur permettent d'emprunter à bon compte sur les marchés.
"Il y a un risque pour que les dirigeants américains ne puissent pas s'entendre pour réduire le déficit budgétaire très important du pays", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
"La crise de la dette n'est pas uniquement en zone euro mais dans tous les pays occidentaux. Standards & Poor's est là pour nous le rappeler et ce constat est effrayant", a-t-il ajouté.
En zone euro, l'émission de l'Espagne de bons à 12 et 18 mois a été beaucoup plus difficile que les fois précédentes, avec des taux en forte hausse, "ce qui a aussi alimenté la nervosité du marché", a ajouté M. Garabédian.
Autre motif d'inquiétude, la percée des nationalistes lors des dernières élections législatives en Finlande. Ce scrutin pourrait compromettre le plan d'aide financière actuellement négocié en faveur du Portugal, crucial pour stabiliser l'Union monétaire et éviter une contagion.
Enfin, la dégradation des notes des banques irlandaise par Moody's a également pesé sur le moral des opérateurs.
Le secteur financier a été le premier à souffrir. Et les résultats de Citigroup n'ont pas réussi à redonner de l'optimisme aux investisseurs. La banque américaine a publié un bénéfice net légèrement meilleur qu'attendu pour le premier trimestre mais en baisse de 32% sur un an, notamment en raison d'une chute du chiffre d'affaires.
Axa a signé la plus mauvaise performance de la cote (-5,74% à 14,44 euros) suivi de près par Crédit Agricole (-4,88% à 10,70 euros), Société Générale (-3,88% à 43,47 euros) et Natixis (-3,84% à 3,81 euros).