Les futures sur indices prédisent une ouverture mitigée, voire en léger recul des marchés américains. Les investisseurs devraient être attentifs à la réaction boursière de Bank of America, la première banque américaine, qui a publié des résultats moins bons qu'attendu, avec un fort repli du bénéfice net. A noter également, le rebond inattendu de l'indice Empire State qui mesure l'activité manufacturière dans l'Etat de New York. Une demi-heure avant la cloche, les futures sur indices S&P 500 et Nasdaq 100 reculaient respectivement de 0,03% à 1 309,80 points et de 0,29% à 2 294,00 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini à proximité de l'équilibre. Les indices ont notamment été soutenus par le secteur des biens de consommation courante, comme Kraft ou Coca-Cola. Le début de séance avait été marqué par les chiffres décevants concernant les inscriptions hebdomadaires au chômage. La tendance a par ailleurs été affectée par le regain d'inquiétude sur la crise de la dette en Europe, et notamment en Grèce. L'indice Dow Jones a clôturé sur un gain de 0,12% à 12 285,15 points tandis que le Nasdaq Composite a cédé 0,05% à 2760,22 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix de détail ont progressé de 0,5% en mars aux Etats-Unis conformément aux attentes des analystes. Hors alimentation et énergie, ce chiffre a cr- de 0,1% en mars comme prévu.
L'indice Empire State mesurant l'activité manufacturière dans l'Etat de New York a atteint 21,7 au mois d'avril contre 17,50 en mars. Les économistes attendaient en moyenne un chiffre de 16,90 selon les données de Reuters.
La production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour mars seront publiés à 15h15 et l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour avril à 15h55.
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Bank of America a publié un bénéfice net de 2 milliards de bénéfices, soit 17 cents par action, au titre du premier trimestre de son exercice 2011. Un chiffre en recul de 36% par rapport à l'année précédente, où la banque new-yorkaise avait dégagé un résultat de 3,2 milliards de dollars, soit 28 cents par action. Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre de 27 cents par action. La banque a creusé ses pertes dans l'activité crédit immobilier, où elle a perdu 2,39 milliards de dollars sur les trois premiers mois de 2010 contre 2,07 milliards au premier trimestre 2009.
Le célèbre moteur de recherche Google a dévoilé des comptes plus mauvais que prévu au premier trimestre en raison de la hausse de ses coûts. La firme de Mountain View (Californie) a réalisé un bénéfice net de 2,30 milliards de dollars, soit 7,04 dollars par action, à comparer avec 1,96 milliard de dollars, soit 6,06 dollars par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 8,08 dollars, ce qui est inférieur au consensus Thomson Reuters de 8,10 dollars. Le chiffre d'affaires a progressé de 27% à 8,58 milliards de dollars.
MATTEL
Mattel a publié au titre du premier trimestre de son exercice 2011 un bénéfice net de 16,6 millions de dollars, soit 5 cents par action. Ce chiffre se compare à un bénéfice de 24,8 millions, soit 7 cents par action, sur la même période l'an dernier. Les bénéfices du fabricant des poupées Barbie ont donc reculé de 33% sur la période. Les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un bénéfice stable à 5 cents par action. Le groupe a souffert d'une augmentation de ses coûts malgré la progression des ventes.
MERCK & CO
Merck & Co a réaffirmé ses objectifs 2011 d'un bénéfice par action compris entre 3,64 et 3,76 dollars pour des ventes en progression de 0% à 5% par rapport aux 46 milliards de dollars enregistrés en 2010. Le consensus est de 3,69 dollars. Le groupe a réglé aujourd'hui son différend avec Johnson & Johnson à propos des droits de distribution du Remicade et du Simponi qui traitent des maladies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoîde.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.