(AOF / Funds) - "Tensions politiques au Moyen-Orient, catastrophe japonaise (aux conséquences nucléaires insoupçonnées), tension sur la dette portugaise en zone euro, inflation des matières premières et première hausse des taux directeurs par la BCE : malgré la présence de tous ces facteurs d'incertitude, les marchés financiers font preuve d'une étonnante tenue, qui s'explique, pour l'heure, par la capacité des économies à tenir le cap de la reprise", note Christophe Brulé, président d'Entheca Finance.
"Quoi que fragilisée par l'envolée du cours du baril de brut et l'épisode nippon, la hausse des indices boursiers, en particulier américains, ne semble pas remise en question. Depuis le début de l'année, l'indice S&P 500 affiche un gain de 4,85%. Hier, le marché américain a clôturé à 1.333 points, soit 0,71% sous son plus haut du début d'année de 1.343 points (daté du 18 février)."
"Les deux seules phases de correction récentes ont été une baisse de 2,75% entre le 18 et le 24 février, puis la réaction boursière au séisme japonais, avec un repli de 3,68% entre le 11 et le 16 mars. Depuis, l'évolution de l'indice reste constante (+6,10%)."
"La situation américaine fait-elle exception ? Les marchés émergents sont, dans l'ensemble, sanctionnés par les craintes d'inflation. Mais ces dernières semblent se tarir depuis que les investisseurs considèrent que les actions des banques centrales d'Asie commencent à porter leur fruit, signalant peut-être la fin d'un cycle. En Europe, les à-coups de la Bourse sont plus violents, car la zone euro reste pénalisée par sa dette. Sur ce sujet, tout l'enjeu est de trouver un accord sur un plan de sauvetage plus convaincant. Mais en attendant, les entreprises européennes ont fait plutôt bonne figure en publiant des résultats souvent supérieurs aux attentes."
"Les tensions sur le pétrole peuvent être rapidement oubliées. Une clarification sur la situation du marché pétrolier suffirait à replacer au coeur des marchés le scénario central d'une reprise économique durable.
"Un regain de volatilité ne peut être totalement écarté, en dépit du reflux significatif de l'indice VIX (à 17,11 le 7 avril contre 29,4 le 16 mars). Mais jusqu'ici, l'attrait pour les actifs risqués américains a été motivé par la publication de statistiques encourageantes. Les derniers chiffres de l'emploi américain sont bons (hausse des créations d'emploi, à plus de 200.000 en mars), plus mitigés en revanche pour les activités de services (recul de l'indice ISM des services en mars)."
"En outre, les marchés actions affichent des niveaux de valorisation raisonnables. Après un fort rebond des résultats, l'année 2011 devrait voir une progression de 11% des bénéfices des entreprises américaines (au début de l'année, on attendait plutôt 14% sur le msci US, mais des déceptions sur les marges de certaines entreprises expliquent un mouvement de révision en baisse). Ces perspectives de croissance bénéficiaire sont en phase avec le niveau actuel des indices boursiers."
"Dans ce contexte, les Bourses sont dans une phase de consolidation en attendant de voir si les éléments perturbateurs de début d'année sont venus troubler les résultats d'entreprise. Si ce n'est pas le cas, les marchés d'actions peuvent reprendre leur marche en avant."