(AOF / Funds) - "Depuis le début de la crise financière en 2008, une très forte corrélation existe entre le marché des actions russe et le prix du pétrole brut. Les solides performances enregistrées par les actions russes s'expliquent presque intégralement par la hausse marquée du prix du pétrole. Cette dernière a un impact positif direct tant sur l'économie que sur les résultats des entreprises du secteur énergétique", note Douglas Helfer, gérant du fonds HSBC GIF Russia Equity.
"Elles s'expliquent également par l'existence d'importants moteurs pour l'activité économique et la croissance des résultats des entreprises, notamment les réformes fiscales et l'augmentation de la consommation et des investissements. Il s'agit là de facteurs positifs, même si le marché semble les ignorer."
"Le fonds surpondère largement les secteurs pétrolier et gazier, avec une allocation d'environ 44%, sensiblement supérieure aux 37% de l'indice de référence. La hausse des prix du pétrole et du gaz est favorable à ces deux secteurs, et nous pensons que le consensus sur les prévisions bénéficiaires devrait bientôt être relevé. Même après cette solide série de surperformances, les valorisations des deux secteurs restent faibles, et de nombreuses valeurs s'échangent entre cinq et sept fois les prévisions de bénéfice 2011 (contre dix à douze fois pour leurs homologues mondiales). Nous maintenons par conséquent la surpondération."
"Le taux d'inflation officiel, qui était tombé à un plus bas historique sous la barre des 6% à la fin de l'année dernière, s'est redressé ces derniers mois et dépasse aujourd'hui les 8%. Cette poussée inflationniste s'explique essentiellement par la hausse des prix de l'alimentaire qui représentent plus de 40% du panier de l'IPC russe. Peu de signes indiquent une hausse significative de l'inflation sous-jacente et les effets saisonniers de l'augmentation des prix de l'alimentaire (et de l'énergie) devraient être temporaires."
"Contrairement à la Chine et au Brésil, la Russie n'a pas enregistré de croissance excessive des prêts depuis la crise financière. La Banque centrale russe a certes relevé ses taux d'intérêt de 25 points de base à 8% et pourrait augmenter le coût des emprunts de 25 à 50 pb supplémentaires. Toutefois, compte tenu de l'absence d'endettement excessif du système bancaire et d'une croissance raisonnable du crédit, la hausse des taux d'intérêt devrait avoir un effet négligeable sur l'économie. L'inflation devrait s'atténuer d'elle-même au cours des prochains mois et le taux officiel atteindra vraisemblablement un pic sous la barre des 10% autour du deuxième ou du troisième trimestre 2011."
"Gazprom a publié ses résultats du troisième trimestre 2010 début mars, c'est-à-dire plus de cinq mois après la clôture de la période. Ces chiffres étaient donc connus de longue date et n'ont pas réellement eu d'effet sur le marché. La solidité du cours du titre ces derniers temps s'explique par un rebond du cours spot du gaz en Europe occidentale suite à un renforcement de la demande et aux inquiétudes relatives aux approvisionnements en provenance du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord."
"Plus récemment, les problèmes rencontrés par les centrales nucléaires japonaises ont donné lieu à de nouvelles spéculations sur les prix mondiaux du gaz, l'importation de gaz naturel liquéfié constituant l'alternative la plus vraisemblable à l'énergie nucléaire. Cette situation a également contribué à la surperformance des valeurs russes du secteur gazier."
"Nous restons optimistes concernant le redressement de l'économie nationale russe et nous jouons principalement sur ce thème d'investissement via les banques. La demande de prêts devrait connaître une hausse de plus de 20% cette année et les marges d'intérêt nettes sont élevées, ce qui devrait perdurer. Les prêts non productifs ont atteint un pic et ont fait l'objet de provisions suffisantes. Les résultats des principales banques bénéficieront donc de la réduction progressive de ces provisions prudentes. Une rentabilité des fonds propres largement supérieure à 20% est attendue."
"Nous prévoyons l'apparition de pôles de création de valeur dans les secteurs des métaux et de l'extraction minière, suite à de fortes corrections des cours. Les entreprises sidérurgiques intégrées suscitent notre intérêt, car elles bénéficient des solides prix mondiaux de l'acier et sont protégées contre la hausse des cours des matières premières grâce à leur autosuffisance au niveau du minerai de fer et du charbon de cokéfaction."