La flambée du prix du pétrole et les conséquences du séisme au Japon constituent des "vents contraires" pour la croissance mondiale, qui devrait donc être plus faible que prévu cette année et l'an prochain, a estimé jeudi l'agence de notation financière Fitch.
La flambée des cours du brut s'apparente à "des vents contraires significatifs pour la reprise économique mondiale", écrit-elle dans un rapport.
"Bien que la reprise de l'économie mondiale soit sur les rails (...), la hausse du prix du pétrole dans le sillage de l'escalade des tensions politiques au Moyen-Orient et le séisme et le tsunami au Japon induisent des révisions à la baisse de la prévision de croissance pour 2011 et 2012", explique-t-elle.
Fitch s'attend donc à ce que la croissance mondiale ralentisse à 3,2% cette année et l'an prochain, après avoir atteint 3,8% en 2010.
L'agence a aussi revu à la hausse sa prévision d'inflation "et s'attend à une réponse plus précoce qu'initialement attendu de la part des autorités monétaires", autrement dit un relèvement des taux d'intérêt.
Aux Etats-Unis, la croissance devrait atteindre 3% cette année (contre 3,2% attendus auparavant) et 2,8% l'an prochain (contre 3,3%).
En Europe, Fitch "a révisé à la baisse ses prévisions de croissance à la fois pour les principales économies et pour les pays périphériques", en raison des plans d'austérité, d'une consommation plus faible et d'un durcissement attendu de la politique monétaire. L'économie de la zone euro ne devrait croître que de 1,2% en 2011 puis de 1,8% en 2012, selon l'agence.
Au Japon, l'agence estime que la croissance ne devrait s'établir qu'à 1% cette année (contre 1,5% initialement prévu), mais devrait rebondir l'an prochain à 2,2% (contre 1,7%), grâce à l'effort de reconstruction post-séisme.
Enfin, Fitch a également légèrement révisé à la baisse ses prévisions pour le Brésil, la Chine et l'Inde, sous l'effet des politiques visant à maîtriser l'inflation.