Oddo a réduit son objectif de cours de 34,60 euros à 31 euros et réitéré sa recommandation Neutre sur CFAO après un contact avec la direction. Le bureau d'études explique que si 40% des approvisionnements de l'activité Automotive proviennent directement du Japon, cette part est portée à 56% en ajoutant les achats indirects. Selon lui, des difficultés d'approvisionnement ne sont pas à exclure à partir du troisième trimestre. Par ailleurs, la situation semble s'être dégradée en Côte d'Ivoire, qui représente 6,2% du chiffre d'affaires consolidé.
En conséquence, le broker a abaissé ses estimations de résultat opérationnel courant 2011 de 4% à 240 millions d'euros. « Le profil de risque du groupe est un peu plus important », écrit encore l'analyste.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur/=
- CFAO, filiale de PPR dont l'activité est la distribution spécialisée en Afrique et dans les Collectivités d'Outre Mer, permet de miser sur le potentiel de croissance de ce continent. Le PIB de l'Afrique croît de 6% par an depuis 2000 et devrait continuer sur un rythme annuel d'environ 5% d'ici à 2014, selon le FMI.
- La société réalise plus de 70% de son chiffre d'affaires sur ce continent, dont près de 40% en Afrique sub-saharienne francophone, à travers l'importation et la vente de véhicules automobiles (62% de l'activité), de médicaments (24%), ou encore de divers biens de consommation et d'équipement.
- CFAO profite de l'émergence de la classe moyenne, qui accompagne le boom économique du continent africain.
- La faiblesse du taux d'équipement des populations confère un important potentiel de rattrapage de ces marchés et donc de croissance pour CFAO. Le nombre d'immatriculations en Afrique rapporté à la population est cinq fois inférieur à celui rapporté à la population mondiale. Les dépenses pharmaceutiques par habitant oscillent autour de 4 euros contre 196 euros en Europe.
- La stratégie du groupe consiste à ne dépendre ni d'un seul métier ni d'un seul pays. CFAO souhaite accélérer son développement dans de nouveaux métiers.
- Sur les dix dernières années, crise exceptée, le chiffre d'affaires a cr- en moyenne de 12% par an, passant de 1 milliard à 2,9 milliards d'euros.
- Le groupe garantit la distribution de 40 à 60% du résultat net.
Les points faibles de la valeur/=
- Le groupe est sensible à la dévaluation des monnaies locales.
- Les analystes estiment qu'une acquisition de taille est nécessaire pour diversifier les activités et contre-balancer le poids de l'Automobile dans les résultats.
Comment suivre la valeur/=
- Le groupe réalise près de deux tiers de ses ventes en euros et est donc sensible aux variations de l'euro.
- Le groupe est également sensible aux variations du yen, principale devise d'achat dans son activité automobile.
- L'éventuel repositionnement géographique du groupe est à suivre. CFAO a mis un pied au Vietnam en 2008, en guise de test.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Selon l'Institut Français de la mode (IFM), les ventes d'habillement sur internet ne cessent de se développer. A fin juin, elles ont bondi de 30% sur un an. Elles représentent désormais 8,6% du marché français de l'habillement. De plus en plus d'acteurs développent leur site de ventes : le dernier en date est l'enseigne Zara. Néanmoins, la mode féminine étant vendue sur Internet à un prix qui est 11% inférieur en moyenne au reste du marché, se pose le problème de la viabilité des points de vente classiques. L'essor de la commande par Internet représente un changement important pour les acteurs de la vente par correspondance (VPC). Selon le président de Redcats, entre 70% et 80% du chiffre d'affaires du groupe est désormais réalisé en ligne. La possibilité de faire du shopping depuis un téléphone mobile devrait encore accélérer cette mutation. Ainsi environ 600.000 applications I-Phone pour le site Vente-Privée.com auraient été téléchargées depuis son lancement en juin. Grâce à Internet, certains experts estiment que, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15% à 20% des ventes d'habillement en France.