
Le nombre de chômeurs au Royaume Uni a grimpé à de nouveaux sommets au cours des derniers mois, à un niveau plus vu depuis près de 17 ans, selon des chiffres publiés mercredi.
Le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail (BIT), a augmenté de 27.000 à 2,53 millions sur les trois mois achevés en janvier, portant le taux de chômage correspondant à 8% contre 7,9% sur les trois mois achevés en décembre, a précisé l'Office des statistiques nationales (ONS) dans un communiqué publié mercredi.
Un tel taux de chômage n'avait pas été enregistré depuis février 2010, dans le sillage de la crise financière qui avait touché le pays de plein fouet.
En valeur absolue, le nombre de chômeurs a atteint un sommet depuis 1994, a précisé l'ONS.
C'est plus que prévu par les économistes, qui tablaient sur un maintien du taux à 7,9% comme en décembre, d'après une note de la banque HSBC.

Parallèlement, le chômage a poursuivi son envolée chez les jeunes actifs (16 à 24 ans), avec 974.000 d'entre eux à la recherche d'un emploi et un taux de chômage de 20,6%, des niveaux qui n'avaient encore jamais été atteints depuis le début du calcul de ces statistiques en 1992.
En revanche, le nombre de bénéficiaires de l'allocation-chômage, qui sert au calcul du taux de chômage au sens national, a reculé en février, contrairement aux attentes.
Il a diminué de 10.200 à 1,45 million de personnes, alors que les experts tablaient sur une stabilisation, et le taux de chômage correspondant s'est maintenu à 4,5%, comme le prévoyaient cette fois les économistes.
Ces chiffres ont été scrutés avec une attention toute particulière par les analystes, qui les ont jugés globalement négatifs alors que les coupes budgétaires sans précédent décidées par le gouvernement britannique commencent seulement à faire sentir leurs effets.
Selon des prévisions officielles, le plan d'austérité du gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron devrait entraîner la disparition de 330.000 emplois publics sur quatre ans.
Pour le cabinet Capital Economics, les données publiées ce mercredi "ont envoyé des messages légèrement contradictoires, mais l'impression générale est que l'activité du marché de l'emploi reste affaiblie".
De même, Simon Hayes de Barclays Capital a jugé que "ces statistiques confirment la faiblesse du marché du travail". "Avec une croissance qui restera vraisemblablement limitée, et des suppressions d'emploi à venir dans le secteur public, nous prévoyons une augmentation de faible ampleur mais régulière du taux de chômage jusqu'à la fin de l'année", a-t-il averti.